Amr Diab, le jeune crooner égyptien, sort son dernier album. Des ballades mélancoliques, des références occidentales. Et un côté très commercial qui engendre un disque moins attachant que les autres.
Sur la pochette, l’oeil est charbonneux et séducteur, la pose nonchalante. Amr Diab, le beau gosse égyptien, le briseur de coeurs, et chanteur de son état, sort son dernier album : « Tamally Maak » (Toujours avec toi). Il mélange une fois de plus rythmes arabisants et guitares andalouses. Une fusion qui fait depuis quelques années sa marque de fabrique. Une voix agréable, une musique simple et gorgée de soleil, ainsi qu’une touche de kitsch irrésistible : tel est le cocktail du jeune homme, qui parle dans ses chansons d’amour bien sûr, encore et toujours.
Au pays des Pharaons (et de la grandissime Oum Kalsoum, mais c’est un détail), on se souvient d’un concert à Agami, ville balnéaire bourgeoise de la côte méditerranéenne où la jeunesse dorée du coin se déhanchait au rythme de « Laila men omri » (Une nuit dans ma vie) ou de « Ew’idni » (Promets-moi). Les belles Egyptiennes se pâmaient.
Quant au tube qui l’a fait connaître en Europe, « Nour el ain » (La lumière des yeux), il passe en boucle dans le souk artificiel de Sharm-el-Sheikh, et berce de sa bonne humeur les soirées des jeunes israéliens en goguette à Dahab. En bref, ce tube fait partie du folklore égyptien au même titre que les hiéroglyphes en pendentifs – qu’il aide peut-être à faire vendre d’ailleurs.
Amr à la conquête de l’Europe
Amr est au top des charts, et sa conquête de l’Europe est bien partie. Pour preuve, son duo avec Khaled, dans son album de 1999, « Amarain ». En plus Monsieur est prolifique. Pourtant « Tamally Mallak » a indéniablement moins de charme que les précédents albums. Moins dynamique, les ballades sirupeuses alanguissant l’ensemble, et plus occidentalisé avec guitare électrique et même quelques rythmes latinos commerciaux ! Allez Amr, ressaisis-toi : on t’aime mais reste égyptien !