Enfin une bonne compilation qui donne à apprécier toute la richesse musicale des deux Congo. Peu d’erreurs dans les choix artistiques de » Congo l’Autre Rive » qui offre un savoureux panorama électroacoustique de la rumba sous toutes ses formes. Une valeur sûre.
On aurait tort de réduire la musique congolaise aux seules eaux tumultueuses du soukouss et du ndombolo. Car nous pouvons tout à fait naviguer en fleuve paisible ou se laisser porter par un courant nommé rumba. Hors de l’actuel corset musical congolais, la compilation Congo l’Autre Rive vient opportunément nous rappeler toute la richesse artistique du genre. L’album, largement électroacoustique, décline la rumba sous toutes ses formes et peut se vanter d’une très bonne sélection. Du solide.
C’est avec Repos, un titre très emblématique de l’album, que Ray Lema ouvre le bal. Un morceau tout en douceur et en apparente simplicité construit autour d’un piano à l’élégante sobriété et la chaleur du fredonnement des chants. Une même atmosphère naturelle et intimiste que l’on retrouve quelques plages plus tard avec le Ainsi soit-il de Papa Wemba ou le Wapi Yo de Lokua Kenza.
Richement acoustique
R n’B – comme dans Wake up, le duo Koffi Olomidé/Papa Wemba-, Soul – comme dans le titre de Flanklin Boukaka-, latino – comme dans le Paquita du grand Rochereau ou encore rap, à l’image du Bisso na Bisso, la compilation montre que la rumba peut s’accommoder à toutes les sauces. A condition d’être un bon cuisinier. Et il y a dans l’album de sacrés bons cordons bleus.
Petit bémol toutefois avec les deux morceaux chantés en français, l’Amiyo du Bisso et l’Infertile de Luciana qui tranchent quelque peu avec le reste. Il faut croire que, même si par ailleurs les orchestrations sont réussies, les langues vernaculaires se prêtent mieux à la pleine expression de la rumba congolaise. Mais Congo l’Autre Rive reste sans conteste une très belle compilation. Une de celles que l’on conseille, une de celles qu’il faut avoir chez soi.
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