Les deux principaux leaders de l’opposition burundaise se sont déclarés, jeudi, satisfaits de leur rencontre avec le président Pierre Nkurunziza. L’entrevue de mercredi semble représenter un pas encourageant dans la résolution de la crise insititutionnelle qui secoue le pays depuis plusieurs mois.
Les leaders des principaux partis de l’opposition ont exprimé jeudi leur entière satisfaction au lendemain d’une rencontre avec le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, visant à résorber la crise institutionnelle et politique qui commençait à prendre des allures inquiétantes.
Le chef de l’Etat a rencontré mercredi, tour à tour, le président du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU), Léonce Ngendakumana, et le leader de l’Unité pour le progrès national (UPRONA), Aloys Rubuka.
Les dernières tractations entre le chef de l’Etat et les deux leaders politiques remontent à juillet dernier. Ces tractations avaient porté sur la formation d’un nouveau gouvernement élargi à l’opposition après que le parti présidentiel a perdu la majorité parlementaire.
Des parlementaires du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), favorables à l’ancien président du parti présidentiel, Hussein Radjabu, ceux du FRODEBU et de l’UPRONA ont en effet formé une coalition de fait afin de bloquer le vote des lois essentielles pour le bon fonctionnement du gouvernement.
Les leaders du FRODEBU et de l’UPRONA ont remis jeudi encore au goût du jour leur exigence d’un gouvernement d’union nationale, conforme aux dispositions constitutionnelles, avant d’envisager la fin du boycott des activités au Parlement qu’ils s’imposent depuis des mois.
La loi fondamentale autorise l’entrée au gouvernement de tout parti politique qui a totalisé au moins 5% des suffrages exprimés lors des élections législatives de 2005 et c’est notamment le cas pour les deux partis de l’opposition.
La fin de la crise institutionnelle et politique passe surtout par la réconciliation interne au parti présidentiel, aujourd’hui partagé entre les partisans du chef de l’Etat et ceux du leader déchu, Hussein Radjabu, actuellement en prison pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».
Pour espérer un répit durable, le gouvernement doit encore faire des efforts supplémentaires et voir comment conclure un accord définitif et global avec le Parti pour la libération du peuple hutu/Front national de libération (PALIPEHUTU-FNL), dernière rébellion encore active dans le pays.