Le samedi 10 décembre, dans la salle de conférences de l’hôtel Méridien Etoile, Porte Maillot à Paris, l’association Synergies et Développement de l’Afrique et son président William John Bongho ont tenu un troisième colloque réussi sur le thème : amélioration du système de santé au Congo ; contribution et implication de la diaspora.
En quête inlassable de l’implication de la diaspora au développement du Congo, SDA vient de tenir un troisième colloque réussi. Une preuve supplémentaire d’une ère nouvelle des rencontres instaurées par cette ONG qui rompent avec l’oiseux bavardage. Après l’économie numérique, ce colloque sur la santé en présence des institutionnels a été celui des travaux structurés à partir d’une vision croisée entre professionnels et usagers des domaines médical et paramédical, ceux qui exercent au Congo et ceux de la diaspora. Une plateforme permettant les échanges d’informations et la libre expression sur le système de santé au Congo. Le Comité scientifique avait déjà élaboré les bases de préparation du rendez-vous. Ses membres ont eu un sens brillant de l’éthique du thème traité en trois temps forts.
Devant près de six cents personnes, le premier temps fort a été initié par William Bongho qui, dans son allocution de circonstance, a exprimé la volonté de SDA, en appui à celle du président de la république, sur la nécessité d’améliorer le système de santé national. L’Etat a déjà pris une série de mesures : gratuité de la césarienne, des traitements antirétroviraux, du traitement antipaludéen, des examens de laboratoires. Henri Lopes, ambassadeur du Congo en France, a ensuite qualifié le colloque d’historique, en rappelant que « nous tous sommes concernés par les problématiques de la santé… », visiblement ravi de voir la diaspora emboîter le pas sur celles de l’Afrique de l’Ouest ou du Cap Vert. Le colloque devra insister sur « les recommandations sur l’hygiène, la propreté et la maintenance des infrastructures » a-t-il conclu. Le professeur Alexis Elira Dokekias, directeur général de la santé, conduisant la délégation des médecins congolais venus du Congo, a présenté la carte sanitaire. Un état des lieux a démontré le manque de spécialistes dans les pans entiers de la médecine. Plusieurs infrastructures seront construites. Son exposé s’est terminé sur des annonces incitatives à la mobilité. Parmi celles-ci la multiplication par dix, courant 2012, du traitement des professionnels de la santé et la mise en place d’une couverture maladie universelle. L’année 2012 a été déclarée année de la santé pour tous.
En prélude du deuxième temps fort, des exposés d’orientation ont été faits. Parmi les intervenants, le professeur Richard Urbain Bileckot, les docteurs Donatien Moukassa, Serge Nganga Zanzou, Richard Bibi, Amélia Boliko-Dzia, Francke Puruehnce. Les travaux en ateliers étaient répartis en neuf salles. Les différents thèmes évoqués ont été : l’équipe pluridisciplinaire dans son travail quotidien ; les infrastructures et le plateau technique ; la biologie, la pharmacie et la recherche biomédicale ; la prévention et la promotion de la santé ; la formation médicale et paramédicale ; la gestion d’un système de santé ; la santé et le droit ; les cas pratiques.
La session de restitution des travaux a été le troisième temps fort. L’attitude, le comportement et la culture de l’assistance ont permis de prendre des résolutions courageuses et structurantes annoncées par le docteur Donatien Moukassa. Le colloque sur l’amélioration de la santé s’est résolu à : mettre en place une agence de contrôle de qualité ; instituer une charte du patient ; organiser une prise périodique de services au Congo des médecins congolais de France ; ouvrir une faculté de pharmacie au Congo ; mettre en place une assurance maladie universelle pour tous les Congolais. Une plateforme de travail a été mise en place pour veiller à la pérennité des actes retenus. Dans le même contexte, une trentaine de médecins effectueront le voyage pour aller remettre au président de la république les résolutions du colloque.
L’engouement autour de ce colloque démontre un appui précieux du besoin au sein de la diaspora « du vivre ensemble » et de porter un nouveau regard vers le pays d’origine. Un levier pour inciter les concitoyens du domaine sanitaire à la mobilité en faveur des populations congolaises. En appui de ce constat, l’assistance a entonné en chœur la chanson de Jacques Loubelo prônant l’unité nationale, des paroles reprises par William John Bongho pour clore un colloque dont les débats ont été passionnés mais fort courtois.
Une fois de plus, SDA a réussi à intéresser et impliquer la diaspora à la recherche du bien-être de ses concitoyens.