Après une rupture familiale, un jeune Malien, que rien ne prédestinait à l’exil, tente le voyage pour aller étudier en Occident. Un premier roman empreint d’humanité, inspiré pour partie d’une histoire vraie.
Il y a un grand pas de l’abstraction au concret. Vu d’Europe, le thème des migrants ne manquera pas d’attiser un aigre débat sur les quotas et les réglementations à faire respecter, à tout le moins. Sans parler des propositions politiques les plus radicales en période électorale. Mais laissez-vous prendre par la main pour suivre l’histoire que raconte Aurélie Croiziers de Lacvivier dans son roman “Amadou, L’étoile du Nord“, et vous voici dans le vif du sujet, dans sa chair, pourrait-on dire.
Prenez alors les choses à revers, vu du Mali, débutant votre jeune existence pleine de promesses dans la fourmillante Bamako puis à Dakar, avant qu’un enchaînement de circonstances vous conduise à rejoindre la France et le Canada. Voici donc le périple d’Amadou, narrateur principal jeté dans l’arène de la vie, depuis son enfance heureuse au Mali jusqu’à la révélation finale qui lui permettra de renouer avec son être profond, pétri des valeurs que lui a inculquées une mère aimante. Entretemps, il fera la brûlante expérience de la trahison, du dévoiement et des barrières qui se dressent entre le rêve d’un jeune homme du Sud et la réalité, de l’autre côté de la Méditerranée.
“Amadou, L’étoile du Nord“ est un roman d’apprentissage, où le talent et la probité, l’honnêteté et le dévouement qui ont forgé le personnage sont autant de balises qui flanchent face au destin. Mais où les heureux retournements de situation sont précisément dus, envers et contre tout, à ce supplément d’âme certain qui sauve les héros. Le propos peut paraître naïf; il fonctionne malgré tout grâce à un récit fluide et réaliste. Il faut bien un peu d’espoir en l’humanité.
Blogueuse et baroudeuse, Aurélie Croiziers de Lacvivier s’est en partie inspirée d’une histoire vraie pour écrire ce livre. Mais sa plume est aussi imprégnée de ses propres constats : « L’envie de dépasser les clichés inhumains sur les migrants et les musulmans a fait le reste. L’actualité politique [en France] a accéléré la sortie de ce livre ».
Dans ce premier roman auto-édité qu’on ne lâche pas d’une page, elle nous fait toucher du doigt la sidération que provoquent, au début, les regards ou les quolibets adressés à l’étranger, au Noir, au Sonrhaï, à cet autre qui interroge, dérange ou agace. Le jeune Amadou en fait tôt l’expérience, dans son propre pays d’abord, avant de se heurter à une culture européenne où seules les solutions bancales, illégales et transgressives, lui permettent de surmonter les obstacles et l’indifférence.
Aurélie Croiziers de Lacvivier embarque alors ses lecteurs dans le Paris et la banlieue de la débrouille et des expédients, dans cette Afrique à Paris où l’on peut monnayer son honneur comme ses papiers, et où le coup de main fraternel existe néanmoins tout autant. Car loin de ne croiser que de la malveillance, Amadou fait de belles rencontres, s’initiant à la danse au Mali grâce à un Canadien inspiré, ou se liant avec de vrais camarades en Afrique comme à Paris. Tout au long de son texte, Aurélie Croiziers de Lacvivier développe le credo d’une vérité universelle qui veut qu’une âme généreuse n’a ni couleur de peau, ni culture particulière, ni océan qui la sépare du monde. Tout le reste n’est que pollution de nos esprits encombrés de nos individualités, qui nous empêchent de voir.
“Amadou, L’étoile du Nord“, 291 pages, parution novembre 2021, est disponible en version numérique pour 4,99 € en e-book à la Fnac ou sur d’autres plateformes.
En février, prix spécial de 1,99 € en e-book.
Et en version papier (10,99 €) sur commande dans toutes les librairies ou auprès de l’auteur, via son blog https://www.