Alpha Blondy, le retour de l’enfant prodigue


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Jah Victory, de Alpha Blondy
Jah Victory, de Alpha Blondy

Cinq ans après la sortie de « Merci », Alpha Blondy revient avec « Jah Victory ». Un album empreint de spiritualité dans lequel le chanteur ivoirien ne mâche pas ses mots, et où reggae, rock et rythmes africains font le plus surprenant des mariages. Il sera en concert au Zenith, à Paris, le 16 novembre.

Voilà vingt cinq ans que Alpha Blondy officie dans le monde du reggae. Vingt-cinq ans qu’il s’engage. Dans Brigadier sabari, titre phare de son premier album, il dénonçait déjà les violences perpétrées par la police en Côte d’Ivoire. Chanteur ivoirien engagé, il est sans conteste l’une des stars internationales les plus populaires de la musique reggae depuis la mort de Bob Marley.

Un album hétéroclite

Son album, Jah Victory, le petit dernier, n’a rien à envier aux autres. Il frappe là où ça fait mal. Exigeant, il rassure les fans les plus sourcilleux. Il faut dire que ce disque a bénéficié d’une attention toute particulière. Il a été conçu en association avec Tyrone Downie, membre fondateur avec Peter Tosh et Bob Marley du groupe The Wailors, et les « Riddim Twins » Sly & Robbie, deux grands noms du reggae. Enregistrées une première fois en Jamaïque avec les musiciens de Kingston, les chansons sont revenues en France pour être complétées par des choeurs et d’autres instruments de musique.

Outre les rythmes africains, l’album nous emmène dans un voyage à la croisée des musiques du monde. Ainsi, on retrouve de la cornemuse, des instruments du Maghreb comme la derbouka, et de la rumba reggae avec le chanteur zaïrois Didi Kalombo qui signe avec Alpha la chanson « le bal des combattus ».

Dix-neuf titres surprenants, tous différents. Avec en prime, une adaptation reggae de « Wish you were here », du groupe britannique Pink Floyd, en hommage à la disparition de l’acolyte du chanteur, Roger Fulgence Kassy.

Un règlement de compte poétisé

Dans « Jah Victory », Alpha Blondy dénonce. L’artiste qui traduit ses joies et ses peines, mais tout cela, comme il le dit, sans violence, ne pratique pas la langue de bois. Ainsi dans « salauds », les guitares pleurent quand Alpha Blondy s’en prend « aux journalistes pyromanes, politiciens mythomanes, aux prêtres corrompus et aux imams vendus ». Même chose pour le titre « sales racistes » dont les sonorités rappellent la célèbre chanson « Crazy baldheads » de son mentor Bob Marley, où Blondy s’attaque aux esclavagistes « qui n’ont jamais payé les travaux forcés de nos grands-parents ».

À regretter toutefois, des chansons aux rythmes et aux paroles un peu moins originales qui atténuent la beauté de l’album. Mais, rien de grave. Le nouvel d’Alpha Blondy reste un disque incontournable. Une manière de découvrir ou de redécouvrir le meilleur du reggae.

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