Un immense projet dit « Welcome to Africa », a été lancé en Allemagne, il y a quelques semaines, visant à renforcer la coopération scientifique entre les universités allemandes et africaines.
Un vaste et nouveau projet dit « Welcome to Africa » a été mis sur pied en Allemagne, il y a quelques semaines, dans le but de renforcer la coopération scientifique entre les universités allemandes et africaines. L’Allemagne, de par son histoire, a eu du mal à entretenir une vraie politique de partenariats avec le continent africain. Néanmoins, il a été constaté que d’énormes efforts de politiques de coopération, d’immigration et de co-développement ont été réalisés. Dans les domaines de l’éducation, de la recherche, et surtout pour combattre la pauvreté sous toutes ses formes, l’Allemagne a accentué son action en Afrique.
L’Allemagne est ainsi devenue un immense eldorado éducatif et intellectuel pour les (futurs) étudiants et chercheurs africains. La République fédérale entend profiter de l’engouement dont elle ne cesse de bénéficier, non seulement pour redéfinir, renforcer et dynamiser ses relations avec l’Afrique avec ce vaste programme de coopération inter-universitaire, mais aussi pour enrayer sa perte vertigineuse de cerveaux et son énorme souci démographique. Dans cette perspective, l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) cofinance ce programme à hauteur de 3,3 millions d’euros répartis sur les trois prochaines années. Le programme est également soutenu par le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche,
Une « ère nouvelle » de coopération
Dans cette démarche d’échanges, un concours avait été lancé, 80 projets de chercheurs africains ont été passé au crible et finalement, dix ont été retenus et présentés lors d’une cérémonie inaugurale tenue à Bonn en mars. Les projets retenus touchent des domaines variés, des effets du changement climatique, à la protection des zones humides en Afrique australe, en passant par la gestion intégrée des ressources en eau ou la recherche pharmaceutique.
La situation est d’autant plus bénéfique pour les deux parties, qu’on assiste aussi à la présence croissante d’enseignants-chercheurs allemands sur le continent. « L’Afrique, c’est comme un virus : quand vous l’attrapez, elle ne vous lâche plus », a lancé Alexander Heidt, un enseignant en physique de trente ans qui a passé sept ans en Afrique du Sud. M. Heidt déclare par ailleurs être « tombé amoureux de ce pays », ayant longtemps travaillé dans une banlieue de Johannesburg, avant de rédiger sa thèse sur place. Grâce à une bourse de la DAAD, il a obtenu un double diplôme délivré par les universités d’Iéna (Allemagne) et de Stellenbosch (Afrique du Sud).
La modernité de « Welcome to Africa »
Selon Helmut Blum Bach, directeur du département Afrique à la DAAD, le projet « Welcome to Africa » amène avec lui deux nouveautés.
L’idée première est de promouvoir « la mobilité des jeunes scientifiques allemands » et de « faire en sorte qu’ils soient plus nombreux à se rendre en Afrique afin d’approfondir leur expertise sur ce continent ».
La seconde est de faire en sorte que « ces échanges scientifiques puissent (doivent) contribuer à renforcer l’enseignement et la recherche dans les universités africaines ».
Ce projet, d’une ampleur assez unique et inédite, a attiré l’attention de nombreux chercheurs des pays voisins de l’Allemagne, qui espèrent ou souhaitent également voir progresser leurs relations avec l’Afrique dans cette direction.
Le mozambicain, Elisio Macamo, professeur au Centre d’études africaines de l’Université de Bâle, par exemple, a apprécié cette initiative de coopération qu’il voit comme « un enrichissement réciproque », ayant préalablement plaidé pour « une approche moderne de la coopération avec les universités africaines ». Et de conclure qu’il s’agit de « poser des questions scientifiques avec les institutions et les collègues africains, et de laisser à ces derniers le soin de gérer la mise en pratique ».