Les enfants des rues du réalisateur marocain Nabil Ayouche ont ému les membres du jury du Fespaco. Avec » Ali Zaoua « , il remporte l’étalon de Yennenga.
L’étalon de Yennenga, c’est une statuette en bronze représentant une guerrière chevauchant un étalon sauvage. C’est aussi et surtout la récompense ultime que délivre le jury du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco). Cette année, la guerrière a trouvé son maître en la personne du jeune réalisateur marocain Nabil Ayouch qui remporte le prix avec son film, » Ali Zaoua, Prince de la rue « .
Selon le cinéaste et universitaire tunisien, Férid Boughédir, président du jury, » la puissance d’émotion et l’excellence de la direction d’acteurs, tous des enfants « , font de » Ali Zaoua » un film à part. Il a également salué ce long-métrage » pour sa description sensible de la condition cruelle de l’enfance abandonnée dans l’Afrique contemporaine et pour la maîtrise de son langage cinématographique qui lui a permis de faire accéder à l’universalité une réalité locale africaine « .
Outre la statuette, la lauréat recevra 5 millions de FCFA (50 000 FF) et une aide de la coopération française pour faire des copies de son film. Depuis la création du » Cannes de l’Afrique » en 1969, Nabil Ayouch est le troisième réalisateur maghrébin à remporter la palme, après le Marocain Souheil Ben Barka ( » Les mille et une mains « , 1973) et l’Algérien Brahim Tsaki ( » Histoire d’une rencontre « , 1985).
Cinéma arabo-africain à l’honneur
Avec cinq films en compétition, le cinéma arabo-africain s’est fait remarquer cette année. » Les siestes grenadines » de Mahmoud Ben Mahmoud, » Little Sénégal » de Rachid Bouchareb, » Room to rent » de Khaled El Hagar et » Soif » de Saâd Chraibi, représentaient, dans l’ordre, la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte et le Maroc.
Le prix spécial du jury a été décerné au Burkinabé Dany Kouyaté pour son film » Siaou, le rêve du python « . Ce dernier a également reçu le prix spécial longs métrages de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). C’est » Binton » de la Burkinabé Fanta Régina Nacro qui a été élu meilleur court-métrage et le documentaire de l’Ivoirien Sidiki Bakaba, » Cinq siècles de solitude « , a remporté la palme de sa catégorie. Quant au prix » Oumarou Ganda « , qui récompense une première oeuvre cinématographique, il a été décerné à » Rage » du Nigérian Newton Adnaka.