Ali Bongo absent : « Le Gabon est l’otage d’un clan »


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Le Président du Gabon, Ali Bongo Ondimba
Le Président du Gabon, Ali Bongo Ondimba

Au Gabon, les absences récurrentes du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, en lien avec son état de santé, ont remis sur la table des débats la question de sa capacité à diriger le pays, qui se trouve être « l’otage d’un clan ».

Ali Bongo Ondimba, après un retour au Gabon, le 23 mars 2019, a repris les airs, direction, Londres. Ce voyage, qui intervient après un séjour au Maroc de plus quatre mois, s’est fait sans annonce officielle. Poussant l’opinion gabonaise à se poser bien de questions, appelant le Président du tribunal de Libreville à convoquer les parties et qu’il exerce l’autorité de la justice au nom du peuple gabonais.

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Jean Gaspard Ntoutoume Ayi
Jean Gaspard Ntoutoume Ayi

C’est du moins ce qu’a indiqué Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, Co-initiateur du projet « Appel à agir », qui insiste pour que soit déclaré la vacance du pouvoir dans ce pays d’Afrique Centrale. C’est dans c contexte qu’il a révélé, au cours d’un entretien avec Pyramidmediagabon, que sa structure, depuis le 28 mars 2019, a saisi le Tribunal de Libreville d’un référé. « Nous attendons toujours sa réponse. Nous attendons que le Président du tribunal, qu’il se soumette et soumette toutes les parties à l’autorité de la loi. Nous attendons toujours ».

Selon Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, « nous savons tous que Monsieur Al Bongo n’est plus en capacité d’exercer la fonction de président de la République. Nous demandons que le juge le fasse constater par un Médecin expert. Si nous nous mobilisons, si nous décidons d’agir individuellement et collectivement, chacun selon ses capacités et son domaine d’expression, le juge n’aura d’autre choix que celui de la sagesse en se soumettant à cette réalité (…). Nos compatriotes, dans leur immense majorité, sont persuadés que Monsieur Ali Bongo n’est plus en capacité d’exercer sa fonction et que notre pays est effectivement l’otage d’un clan qui s’est muré autour de lui et qui le maintien au pouvoir pour servir ses propres intérêts ».

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Le Co-initiateur du projet « Appel à agir » va plus loin, révélant que « les décisions qui ont été prises depuis plusieurs mois confirment les craintes de l’opinion. Que ce soit la modification de la Constitution par la Cour constitutionnelle, les nominations au gouvernement, à la Présidence de la République et dans la haute administration, tout montre qu’une inquiétante entreprise est en cours au sommet de l’Etat ».

Victime d’un accident vasculaire cérébral le 24 octobre 2018 à Riyad, Ali Bongo, après un séjour hospitalier d’un mois, a été transféré à Rabat, au Maroc, le 28 novembre. Sous la haute vigilance de son ami et frère Mohammed VI, le Président du Gabon suivra sa rééducation au Maroc jusqu’à l’obtention de résultats satisfaisants, validant son retour au pays, le 23 mars 2013. Moins de deux semaines plus tard, plus précisément le 4 avril dernier, le chef de l’Etat est annoncé hors du pays, à Londres notamment, où il serait à nouveau interné, suite à des ennuis de santé. A ce jour, aucune information officielle.

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