Algérie : vaste mouvement chez les diplomates et les magistrats


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Assiste-t-on à une vaste opération de nettoyage en Algérie ? Après le remaniement ministériel, un autre changement se pointe à l’horizon. Il concernera les chefs de daïra, les magistrats et le corps diplomatique.

(De notre correspondant à Alger)

Le remaniement ministériel et la réorganisation des structures de l’armée, opérés en ce début du mois de septembre, semblent être un prélude à un autre changement. Celui des chefs de daïra, des magistrats et du corps diplomatique. Celui-ci est imminent et ce n’est qu’une question d’heures. Assiste-t-on à une vaste opération de nettoyage à quelques encablures de la Présidentielle de 2014 ? Une question qui mérite d’être posée au regard de l’accélération des événements, juste après le rétablissement du chef de l’état que tout le monde croyait out. Après donc les ministres, c’est au tour des walis et des chefs de daïra de faire l’objet d’un large mouvement. Ce remodelage qui intervient à un moment coïncidant avec la rentrée sociale qui précède une autre date plus importante et déterminante pour l’avenir politique du pays, n’a pas suscité l’intérêt de la société civile. Celle-ci ne croit plus à une réelle volonté politique consistant à extraire le peuple des soucis quotidiens qu’il vit depuis l’indépendance du pays.

La lutte des clans au plus haut sommet du pouvoir effraie le peuple, meurtri par la dilapidation des deniers publics qui accélère son appauvrissement et son éloignement du royaume du bonheur. L’un des candidats à la Présidentielle de 2014, en l’occurrence Ahmed Benbitour, commente le remaniement en question qu’il considère symptomatique de l’état de « défaillance » dans lequel se retrouve « le pouvoir ». « Aujourd’hui, l’Etat algérien répond à tous les critères scientifiques de défaillance. Il est bien installé dans la dérive vers la déliquescence », affirme-t-il dans une déclaration. Il n’y va pas sans expliquer que « la trappe de misère permanente est la porte ouverte à la dislocation de l’unité nationale et au danger sur l’unité du territoire ». Pour les élections de 2014 qui motivent les choix politiques de l’actuel gouvernement, auteur de décision de remaniement, l’ancien chef du gouvernement y voit une occasion idoine pour emprunter la voie du salut. « Nous avons proposé de faire des élections présidentielles de 2014, la porte ouverte pour le changement du système de gouvernance pour une Algérie de paix, de justice et de prospérité. Les changements opérés récemment dans les structures de l’institution militaire, vont dans ce sens », lit-on dans cette déclaration où l’espoir quant à « la sortie de crise est possible ». « Notre pays, recèle toutes les ressources humaines et naturelles lui permettant de devenir, dans une décennie, un Etat normal à économie florissante et un acteur géopolitique régional sans conteste », conclut-il.

Les observateurs évoquent la perte de vitesse des partis censés être dans l’opposition comme le Front des forces socialistes (FFS) qui perd de plus en plus son poids politique. Même son de cloche chez le citoyen lambda qui ne se sent aucunement concerné par ces changements « pour le changement ». « Nous assistons, depuis le retour du chef de l’état en juillet dernier, à une lutte sans merci pour la volupté des gloires et des succès. Cette bataille risque de se répercuter sur la stabilité du pays et la cohésion sociale qui ne sont pas encore garanties, au regard de l’accélération des événements », nous fait remarquer un jeune étudiant qui requiert l’anonymat.

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