Algérie : une voie ferrée stratégique pour exploiter le gisement de fer de Gara Djebilet


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Des voies ferrées
Des voies ferrées

L’Algérie franchit une nouvelle étape dans la modernisation de ses infrastructures avec la construction de la voie ferrée reliant Tindouf au gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet. Long de 950 kilomètres, ce projet ambitieux vise à exploiter les richesses minières du sud-ouest du pays tout en stimulant l’économie nationale.

Construire une voie ferrée à travers le Sahara est une prouesse technique et logistique. Le désert impose des conditions extrêmes : des températures dépassant les 50°C, des tempêtes de sable fréquentes, et un isolement géographique rendant l’accès difficile. Pour surmonter ces obstacles, l’Algérie s’appuie sur une coopération stratégique avec des partenaires internationaux, notamment le groupe chinois China Railway Construction Corporation (CRCC).

Afin d’accélérer le chantier, un dispositif spécial a été déployé : un train composé de huit locomotives et de 80 wagons pour le transport de traverses en béton et de rails. Ce système permet une pose rapide des voies sur le tronçon de 135 kilomètres entre Tindouf et Gara Djebilet. De plus, une unité de production capable de fabriquer 3 000 traverses par jour et des installations produisant jusqu’à 100 000 tonnes de gravier quotidiennement ont été mises en place pour renforcer l’efficacité de ce projet.

Une réalisation en trois étapes

La ligne ferroviaire est divisée en trois tronçons stratégiques :

  • Premier tronçon : 200 km, reliant Béchar aux frontières de la wilaya de Béni Abbès.
  • Deuxième tronçon : 175 km, entre Oum El Assel et Tindouf.
  • Troisième tronçon : 575 km, de Oum El Assel à Gara Djebilet, dont les 135 km finaux sont prévus pour une livraison en 2025.

Exploiter l’un des plus grands gisements de fer au monde

Le gisement de Gara Djebilet abrite des réserves estimées à 3 milliards de tonnes de fer, faisant de lui l’un des plus importants gisements au niveau mondial. Son exploitation constitue une opportunité pour l’économie algérienne, permettant l’exportation du minerai vers les ports du nord du pays et réduisant ainsi la dépendance aux hydrocarbures.

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Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de diversification économique et de valorisation des ressources naturelles.

En plus de dynamiser le secteur minier, cette voie ferrée devrait générer des milliers d’emplois et contribuer au développement des régions sahariennes. Des villes comme Tindouf bénéficieront d’un désenclavement significatif, améliorant l’accès aux services essentiels et le quotidien des habitants locaux.

Une coopération internationale stratégique

Ce projet témoigne de la vision du gouvernement algérien pour moderniser ses infrastructures et renforcer ses capacités industrielles. La collaboration avec des entreprises étrangères comme CRCC démontre la volonté de l’Algérie de s’appuyer sur des technologies avancées pour ses grands projets.

Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a également souligné l’importance des partenariats internationaux pour le développement des secteurs clés du pays, notamment les hydrocarbures, les énergies renouvelables et l’exploitation des gisements de terres rares et de phosphate à Tébessa.

Un symbole de progrès et de souveraineté

La voie ferrée Tindouf-Gara Djebilet incarne l’ambition de l’Algérie de relever des défis majeurs tout en consolidant son statut de puissance régionale. La livraison du tronçon final en 2025 et de l’ensemble de la ligne minière ouest en 2026 marquera une avancée décisive vers une économie plus diversifiée.

Avec ce projet stratégique, l’Algérie affirme sa capacité à exploiter pleinement son potentiel minier et économique, se positionnant comme un acteur incontournable du développement en Afrique pour les décennies à venir.

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