Le Lycée Chihani Bachir de Azazga, en Algérie, est en ébullition. Au premier jour de la rentrée scolaire, une fille a été renvoyée chez elle pour avoir porté une jupe jugée « très courte » par une surveillante « voilée », rapporte les lycéens qui se sont montrés indignés par cette attitude.
La surveillante aurait même signifié à la jeune lycéenne que la jupe est interdite dans un établissement scolaire. Il faut donc se mettre en pantalon pour réintégrer le Lycée, a-t-on expliqué à la jeune fille qui n’a rien compris à ce qu’on lui a infligé. Face à cette situation incongrue, les amies et les camarades de cette lycéenne ont décidé de ne pas rester muettes. Et pour ce faire, une action de protestation est en gestation au niveau de ce lycée de Azazga pour dénoncer l’arbitraire et l’abus de pouvoir de l’administration.
Et quelle action ! Les filles du Lycée Chihani Bachir ont entamé une campagne de sensibilisation pour convaincre toutes les lycéennes de s’habiller en jupe en solidarité avec leurs copines infortunées. « Toutes les filles de Chihani Bachir en jupe en signe de protestation contre cet excès de zèle! « , lit-on sur la page Facebook entièrement dédiée à cet appel qui commence à drainer de nombreux fans. Ces derniers se sont engagés à soutenir et à participer à cette action de protestation.
Dans quelques jours, l’administration du lycée Chihani Bachir sera confrontée à une masse de filles toutes vêtues en jupe ! N’est-ce pas là une situation inédite ? En tout cas, avec la jupe comme moyen de protestation, les lycéennes auront inventé une nouvelle arme fatale contre le conservatisme exagéré et indélicat de certains proviseurs et surveillants qui confonde souvent la morale pudibonde avec la mission éducative.
Quoi qu’il en soit, le port de jupe revient en force au devant de la scène et tend cette fois-ci à s’affirmer comme un acte de résistance. C’est du moins le cas à Azazga…
Par Abderrahmane Semmar pour El Watan