Algérie : une approche humanitaire envers les migrants marocains et africains saluée par la libération de 40 ressortissants


Lecture 4 min.
Retour au Maroc des migrants entrés illégalement en Algérie
Retour au Maroc des migrants entrés illégalement en Algérie

Le 23 avril 2025, l’Algérie a libéré 40 Marocains détenus pour migration irrégulière, les transférant vers la frontière dans un geste humanitaire salué. Cette initiative est le fruit de la politique migratoire algérienne, alliant respect des lois et dignité humaine. Face à une pression migratoire croissante, l’Algérie privilégie la coopération régionale, notamment avec le Maroc, le Niger et le Mali, tout en s’appuyant sur des partenariats avec les ONG et les institutions internationales.

Dans un geste humanitaire notable, les autorités algériennes ont procédé, ce mercredi 23 avril 2025, à la libération de 40 ressortissants marocains précédemment détenus pour entrée irrégulière sur le territoire. Ces personnes ont été transférées vers les postes frontaliers de Maghnia, notamment « Akid Lotfi » et « Zouj Bghal », facilitant ainsi leur retour dans leur pays d’origine, le Maroc. Cette opération, menée dans un climat de coopération transfrontalière, témoigne de la volonté algérienne de gérer les questions migratoires dans le respect de la dignité humaine.

Selon les précisions de l’Association marocaine de soutien aux victimes de l’expulsion (AMSV), ce groupe faisait partie d’un ensemble de cas signalés auprès d’organisations internationales, dont le Conseil de l’Europe. En répondant favorablement à ces signalements, l’Algérie montre son ouverture au dialogue et sa disposition à collaborer avec la communauté internationale pour la gestion des défis migratoires. Les migrants concernés sont majoritairement des travailleurs manuels (plâtriers, artisans du zellige) qui, dans un contexte socio-économique difficile au Royaume Chérifien, ont tenté de traverser les frontières en dehors des voies légales.

Une politique migratoire encadrée et régulée

L’Algérie, tout en affirmant son droit souverain à faire respecter ses lois, agit avec discernement : des mesures ont été prises pour garantir que les retours se fassent dans des conditions humaines, sans recours excessif à la détention, et dans le respect des droits fondamentaux. En novembre 2024, des gestes similaires avaient déjà été posés avec la libération de groupes de migrants marocains détenus pour immigration irrégulière. Ces actions démontrent une volonté de traiter les cas au cas par cas, en tenant compte de la situation individuelle de chaque migrant. Dans plusieurs cas, l’Algérie a opté pour des solutions de sortie de crise respectueuses et sans affrontement.

Plus largement, l’Algérie est confrontée, comme plusieurs pays de la région, à une pression migratoire croissante. Elle se positionne comme un pays de transit et de destination pour de nombreux migrants subsahariens. Dans ce contexte complexe, les autorités algériennes s’efforcent de mettre en place une politique migratoire équilibrée, fondée à la fois sur la sécurité nationale et la solidarité humanitaire. Des mesures ont ainsi été adoptées pour structurer l’accueil temporaire des migrants, tout en luttant contre les réseaux de traite d’êtres humains.

Contrairement à certaines perceptions, les expulsions organisées vers les pays d’origine – notamment le Niger et le Mali – s’effectuent en coordination avec les autorités des pays concernés, dans un esprit de coopération bilatérale. Par ailleurs, plusieurs ONG ont pu collaborer sur le terrain avec les services algériens dans le cadre de missions humanitaires. Des efforts de sensibilisation et de soins de santé ont été fournis dans les centres d’accueil temporaires. L’Algérie continue d’investir dans une politique d’équilibre entre respect des lois et traitement digne des personnes en situation de migration irrégulière.

Vers un dialogue régional constructif

En prenant ces mesures, l’Algérie rappelle l’importance de la coopération régionale pour faire face aux migrations. Le transfert des ressortissants marocains en est une preuve : malgré les différends politiques entre les deux pays, Alger fait montre de pragmatisme et de sens humanitaire lorsqu’il s’agit de traiter les situations de détresse humaine. Ce type d’initiative s’inscrit aussi dans une volonté plus large de rétablir un équilibre géopolitique en Méditerranée et au Maghreb, où les enjeux migratoires nécessitent un dialogue renforcé entre les États.

L’Algérie réaffirme par là son attachement aux conventions internationales sur les droits de l’Homme et aux engagements pris dans le cadre de l’Union africaine. Enfin, les récents échanges avec les autorités nigériennes et maliennes en matière de migration témoignent de la priorité donnée à la coopération Sud-Sud, dans le respect mutuel et la recherche de solutions durables. Loin d’une politique de fermeture, l’Algérie met en avant une approche réfléchie, légale et humaine, adaptée aux réalités régionales.

Avatar photo
LIRE LA BIO
Fred Krock est un journaliste centrafricain reconnu pour son engagement dans la couverture de l'actualité africaine, notamment à travers ses contributions sur Afrik.com. Fred Krock est aussi directeur de la Radio Lengo Songo à Bangui, en République centrafricaine.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News