Quelques dizaines de personnes ont pris part à l’action de déjeuner en plein air durant ce mois de Ramadan, hier, dans la ville de Tizi-Ouzou, pour dénoncer une « inquisition ».
(De notre correspondant à Alger)
La ville de Tizi-Ouzou a vécu, hier aux environs de midi, un événement des plus inédits. La place du carrefour Matoub Lounès, sise en face du siège de la sûreté de wilaya , a attiré plusieurs dizaines de personnes venues dire « Non à l’inquisition ». Les non-jeûneurs, venus de plusieurs localités de la Kabylie ont exhibé des bouteilles d’eau minérale, des sandwichs et ont mangé sous les regards presque indifférents des passants.
Ceci est en réponse à un appel lancé par un collectif de citoyens anonymes et fortement soutenus par les activistes du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). L’événement, relayé par les médias locaux et qui en ont fait un véritable tollé, s’est déroulé dans le calme et la sérénité. Des sandwichs et des boissons étaient servis en public, histoire de défendre le principe de « liberté de conscience ». Ce qu’on pouvait lire, d’ailleurs, sur des banderoles brandies par les manifestants voulant faire respecter les droits individuels. Un principe auquel s’attache indéfectiblement, le président du MAK, (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie ), Bouaziz Ait Chebib, qui a tenu à marquer sa présence. L’action a été appuyée même par des jeûneurs qui regrettent que la région de Kabylie soit sous les feux de la rampe et que toute action liée au non-respect de la charia soit sur-médiatisée.
« Personnellement je jeûne et j’accomplis les cinq principes de la religion musulmane. Mais , je soutiens cette action qui s’inscrit dans l’optique de dénoncer l’inquisition. Alors que des milliards s’évaporent des caisses de l’Etat, l’on préfère détourner les regards sur la région de Kabylie, diabolisée par une certaine presse qui veut en faire un refuge pour les mécréants », déclare F.H, commerçant de son état.
Le rassemblement qui s’est déroulé dans le calme absolu est considéré comme étant un message à l’adresse des autorités du pays invitées à « respecter les libertés individuelles et de cesser les persécutions contre les non-jeûneurs », a lancé devant la foule, à l’aide d’un mégaphone, l’un des initiateurs de cette action.
Il ajoutera que « chacun a ses convictions et il n’y a que Dieu qui puisse nous juger». Un message clair et sans ambages auquel adhèrent pleinement des citoyens qui font preuve pourtant, de leur attachement aux principes de la religion musulmane. D’autres actions de soutien à cet événement s’étaient déroulées dans la wilaya de Bejaia pour dire non ànl’immixtion des pouvoirs publics dans les libertés individuelles entre autres, celle concernant les êtres et la divinité.