Algérie : un attentat suicide ensanglante Lakhdaria


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Un attentat suicide contre un camp militaire a fait 10 morts, mercredi, à Lakhdaria, une ville stratégique située entre Alger et les montagnes de la Kabylie. S’il le revendique, l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui a une nouvelle fois choisi un mode d’action kamikaze, aura définitivement opéré sa mue en Al Qaida Maghreb.

Dix militaires ont trouvé la mort et une trentaines de personnes, des civils et des soldats, ont été bléssées mercredi matin à Lakhdaria, près d’Alger, dans un attentat suicide. Selon l’agence Associated press, un camion frigorifique s’est dirigé à vive allure sur un campement de toile de l’armée algérienne, situé à la sortie est de la ville, avant d’exploser. Il aurait ravagé le camp et fait une vingtaine de blessés. Le mode opératoire paraît semblable à celui qui a coûté la vie à 33 personnes, le 11 avril dernier, lors d’une attaque contre le Palais du gouvernement, en plein coeur d’Alger, et contre le commissariat de Bab-Ezzouar, dans la banlieue de la capitale.

L’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al Qaida Maghreb au début de l’année, après avoir prêté allégeance à la nébuleuse terroriste d’Oussama Ben Laden en septembre 2005, avait revendiqué ces attentats. S’il le fait de nouveau, il aura définitivement joint le geste à la parole en adoptant une nouvelle fois un mode d’attaque suicide.

Des bombes artisanales aux attaques suicides

La ville de Lakhdaria se situe à environ quatre-vingt kilomètres au sud-est d’Alger, sur la nationale 5, qui creuse à cet endroit les gorges de Palestro, l’ancien nom français de la ville, avant de poursuivre vers Bouira, Bejaïa et Constantine. Les terroristes islamistes se sont installés dans cette région montagneuse dès le début des années 1990, comme les militants du Front de libération nationale l’avaient fait, durant la guerre de libération, en raison de son accès difficile. L’armée s’y étant à son tour fortement implantée, signalée par un barrage connu des automobilistes, la zone est devenue un important lieu d’affrontement.

En octobre dernier, l’explosion d’une bombe sur la voie ferrée qui longe la vallée avait provoqué le déraillement de quinze wagons sans faire de blessés. La zone de maquis qui surplombe l’axe Aomar-Kadiria-Lakhdaria a été l’objet de nombreux attentats à la bombe artisanale, à la fin de l’année 2006, visant les soldats de l’ANP dans leurs ratissages. Ces derniers y ont découvert de nombreuses casemates où les bombes utilisées lors d’attentats dans la région de Boumerdès auraient pu être fabriquées.

Selon la presse algérienne, les récents démantèlements de réseaux terroristes et de soutien dans la région laissent penser que nombre de militants islamistes ont repris des activités après avoir été élargis dans le cadre de la Charte de réconciliation nationale. Le 5 juillet dernier, à l’occasion de la fête de l’indépendance nationale, le président Abdelaziz Bouteflika avait appelé à « poursuivre sans relâche la lutte contre les entreprises criminelles et terroristes de ceux qui, refusant l’appel magnanime de la nation (en faveur de la réconciliation nationale), se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraient perturber le mouvement de refondation et de cohésion nationale ».

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