Nicolas Sarkozy est, depuis ce lundi après-midi, en visite officielle en Algérie. Pendant deux jours, outre la question du terrorisme, le ministre français de l’Intérieur s’attellera à réchauffer les relations entre Paris et Alger. L’annonce de l’assouplissement des procédures de délivrance des visas de séjour en France devrait certainement y contribuer.
Le ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a entamé, ce lundi après-midi, une visite officielle de deux jours en Algérie. A l’ordre du jour : immigration, terrorisme et relance du projet de traité d’amitié entre les deux pays. Le ministre français vient ainsi d’annoncer l’assouplissement des procédures de délivrance des visas de séjour en France. Ce que réclamait depuis des années Alger. Contrairement aux Tunisiens et aux Marocains, l’attribution des titres de séjour aux Algériens nécessitait jusqu’ici des consultations auprès des autres pays membres de l’espace Schengen. Une demande sur deux était ainsi rejetée. Désormais, cette procédure est abrogée et les passeports diplomatiques n’auront plus besoin d’un visa.
Fini le parcours du combattant pour les visas !
Cette question réglée, Nicolas Sarkozy doit s’attaquer, avec les autorités algériennes, aux menaces terroristes que font peser sur la France le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), désigné bras-armé d’Al-Qaïda. Le responsable politique français, qui dit être venu « trouver des solutions aux problèmes », doit également s’atteler à réchauffer les relations entre Paris et Alger. Accueilli par son homologue algérien, Noureddine Yazid Zerhouni, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il était « venu en ami ». Le ministre de l’Intérieur a ainsi débuté sa visite en se rendant au Monument des Martyrs, monument érigé en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie. « C’est une façon d’exprimer mon amitié aux Algériens que de me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances », a-t-il affirmé.
Sa visite intervient au lendemain d’une déclaration d’Abdelaziz Belkhadem, le Premier ministre algérien, qui estime qu’ « il faut que la France reconnaisse les crimes commis en Algérie », colonie française de 1830 à 1962. Il est intervenu en ses termes dans l’émission « Forum » de la télévision publique algérienne dans la nuit de samedi à dimanche. « Est-il concevable qu’un Parlement aille jusqu’à glorifier la colonisation ? », a ajouté le chef du gouvernement algérien, faisant ainsi référence à la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la colonisation. Elle sera abrogée un an plus tard. Mais elle a compromis la signature du traité d’amitié que s’apprêtait à ratifier, pour la fin de l’année 2005, les présidents Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac. Le chef de l’Etat algérien avait pour sa part accusé, il y a quelques mois, la France d’avoir perpétré un « génocide culturel » pendant la colonisation. Les relations entre les deux pays sont donc loin d’être au beau fixe. La décision d’assouplir les conditions d’obtention des visas de séjour pour les Algériens consitue une bonne entrée en matière. Et une aubaine pour Nicolas Sarkozy, candidat aux élections présidentielles d’avril 2007 en France, qui vient de s’attirer la sympathie du million d’électeurs français d’origine algérienne.