Alors que le délai de dépôt des candidatures à la Présidentielle d’avril est fixé à aujourd’hui, aucune trace du Président Abdelaziz Bouteflika, évacué en Suisse par son frère cadet Saïd. Un prétexte pour lâcher le pouvoir ?
Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a-t-il décidé de lâcher le pouvoir ? Rien n’est moins sûr. Toutefois, les questions fusent de partout s’agissant de la situation actuelle du pays où la contestation s’intensifie contre un cinquième mandat du chef de l’Etat, 82 ans (depuis ce 2 mars 2019), au pouvoir depuis 1999. Alors que le délai de dépôt des candidatures à la Présidentielle du 18 avril 2019 est fixé à ce dimanche 3 mars 2019, Abdelaziz Bouteflika et son frère Saïd, souvent accusé de tirer les ficelles, sont tous deux absents du territoire national.
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En effet, aux dernières nouvelles, le chef de l’Etat algérien, accompagné de son frère Saïd, qui veille constamment sur lui, est interné en Suisse où il serait en permanence sous perfusion. Et, curieusement, c’est en l’absence des Bouteflika que le Directeur de campagne du Président, Abdelmalek Sellal en l’occurrence, par ailleurs ancien Premier ministre du dirigeant, a été démis de ses fonctions. Par qui ? C’est là toute la question. Surtout si l’on retient que le Président est en permanence sous perfusion, et que certains citoyens sont convaincus que l’Algérie est gérée par d’autres que Abdelaziz Bouteflika qui, terrassé par un AVC depuis 2013, et qui est physiquement diminué, aurait perdu tout contrôle sur cet Etat d’Afrique du Nord.
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L’on pourrait légitimement se demander si Abdelaziz Bouteflika ne se serait pas tout bonnement retiré de cette Présidentielle à laquelle il aurait pu être contraint, et se « réfugier » en Suisse. A moins que ceux qui sont accusés de vouloir maintenir par la force Abdelaziz Bouteflika au pouvoir ne prennent l’option de repousser la date de la Présidentielle. Ou pourquoi pas, de modifier les textes afin que la candidature du Président en place puisse être déposée par un tiers. Tout en n’écartant pas une stratégie mise en place par le clan Bouteflika pour brouiller les pistes.
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Les Bouteflika se sentent-ils menacés en Algérie ? Par qui ? L’on sait toutefois que le général Gaïd Salah est très intéressé par une prolongation du mandat d’Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Algérie. Ce général n’hésite pas en effet à vanter le mérite et les réalisations du chef de l’Etat. Mieux, il est allé jusqu’à mettre en garde, pour ne pas dire menacer, ses pairs généraux qui ont osé demander à Abdelaziz Bouteflika de lâcher le pouvoir. Reste à savoir jusqu’où le Général Gaïd Salah est prêt à aller pour maintenir Abdelaziz Bouteflika au pouvoir.
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Ce retrait des frères Bouteflika, qui se trouvent encore en Suisse, à quelques heures de la clôture des dépôts de candidature pour la Présidentielle d’avril est-il synonyme d’un abandon du pouvoir par le chef de l’Etat ? Wait and see !