En Algérie, Reporters sans frontières (RSF) a recadré les autorités algériennes qui ont pris l’option de s’attaquer aux journalistes, à quelque trois semaines du scrutin présidentiel.
Cette semaine, quatre journalistes du journal Le Temps d’Algérie ont été suspendus pour leur traitement, jugé plus ou moins objectif, des évènements qui ont lieu en Algérie, notamment la mobilisation qui ne faiblit pas après quarante semaines de contestation. Une forte pression serait exercée sur les journalistes de ce média francophone proche du pouvoir.
Et c’est cette pression exercée sur les journalistes Algérie qui inquiète Reporters sans frontières (RSF). Selon RFI, l’un des quatre journalistes suspendus du quotidien Le Temps d’Algérie avait critiqué la Une du journal, qui portait sur « l’unanimité » des Algériens sur l’importance de l’élection du 12 décembre 2019.
Souhaieb Khayati, responsable du bureau Afrique du Nord de l’association RSF, fustige cette mesure, insistant que le pouvoir algérien a toujours exercé une pression sur les journalistes. Laquelle pression, indique-t-on, va s’accentuer à l’approche des élections. Cette situation est d’autant plus vraie que deux sites internet d’information, TSA et Interlignes, sont inaccessibles en Algérie depuis plusieurs mois, dans ce pays où le pouvoir est actuellement par le Général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah à qui il est reproché de tirer les ficelles.
« C’est leur quotidien. Les suspensions et les arrestations font partie du quotidien du journalisme en Algérie. La méfiance envers les journalistes y est la règle. Encore plus envers les correspondants des médias étrangers et des journalistes étrangers. Tout ça n’est pas exceptionnel. C’est les pratiques, cette attitude très agressive envers les journalistes et les médias qui caractérisent les autorités algériennes », dénonce Souhaieb Khayati.
Le responsable de RSF dénonce le fait qu’avec le Hirak, « il est vrai que cette agressivité s’est transformée en volonté de museler tout média et tout journaliste indépendant. Mais bien sûr, à l’approche des élections du 12 décembre, il n’y a aucune adhésion des citoyens algériens. Les journalistes ne peuvent pas informer par rapport à ce désaveu. Donc, il y aura certainement un durcissement ces deux prochaines semaines. Ça, c’est clair ».