Les chefs des principaux partis de « l’Alliance présidentielle » articulée autour du Président Bouteflika, réactivée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’entredéchirent en Algérie.
En Algérie, les soutiens du Président Abdelaziz Bouteflika s’entredéchirent publiquement. C’est ce qu’a indiqué El Watan, qui précise que, entre critiques ouvertes, attaques, contre-attaques et grand malaise, les différends entre les partis du pouvoir et proches de la Présidence sont désormais étalés sur la place publique. Le site poursuit en soulignant que ces différents partis pro-Bouteflika, de « l’Alliance présidentielle », réactivée par Ahmed Ouyahia, affichaient, en automne dernier, une sorte d’ union sacrée en vue de faire bloc face à l’opposition, ils s’entredéchirent.
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui serait le premier à ouvrir les hostilités, en s’attaquant au secrétaire général du RND, tout en faisant un clin d’œil au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. « Des gens veulent attiser le feu entre moi et mon ami Ahmed Ouyahia. Il n’y a aucune rivalité entre lui et moi », a-t-il confié à ses militants à l’ouest du pays. A peine le Premier caressé dans le sens des poils qu’il reçoit une vive décharge. « Toutes les décisions sans l’accord du FLN, première force politique du pays, sont nulles. Nous soutenons toutes les décisions du président de la République qui portent sur la sauvegarde des entreprises publiques (…). La sauvegarde des entreprises publiques est l’un des principes fondateurs du FLN depuis la Déclaration du 1er Novembre 1954 », lance-t-il faisant allusion à la question des privatisations qui a opposé un moment le chef de l’Etat à son chef du gouvernement.
Sentant les attaques récurrentes de Djamel Ould Abbès contre sa personne, Ahmed Ouyahia a décidé de répliquer. Profitant de la réunion du conseil national de son parti, le secrétaire général du RND rétorque d’une manière aussi virulente. « Le président de la République appartient à tous les Algériens », lance-t-il, en réponse au responsable du FLN qui se présente comme le « représentant attitré » du chef de l’Etat par ailleurs « défenseur de son programme ».
Le président du MPA, Amara Benyounès, dont le parti est membre de cette Alliance présidentielle, s’est invité dans la danse, en critiquant, à son tour, le FLN et le gouvernement. Intervenant samedi dernier à Jijel, Amara Benyounès a violemment critiqué les décisions du gouvernement sur les importations et les entreprises publiques. Réagissant à la décision du gouvernement de stopper l’importation de plusieurs produits, sa position a été sans appel : « Il ne fallait pas complexer le peuple algérien parce qu’il consomme certains produits (…). Tout problème économique doit être réglé avec des solutions économiques et non politiques, sociales ou administratives car ces solutions ne seront pas efficaces et leurs effets seront très négatifs ».
« Ils parlent de souveraineté, est-ce que la souveraineté réside dans un hôtel ou une usine de textile gérés par l’Etat ? En Amérique, au Japon, en Allemagne et ailleurs, il n’y a aucune entreprise publique. Est-ce que ces Etats ont perdu leur souveraineté ? », se demande Amara Benyounès qui semble solder ses comptes avec Djamel Ould Abbès qui se montre défenseur des entreprises publiques. Une véritable guéguerre, qui en dit pas son nom, souligne El Watan.