En déplacement à Paris, le général Ahmed Gaïd-Salah avait assuré à l’ancien chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, que personne ne pourrait l’éjecter du pouvoir tant qu’il serait à la tête de l’armée. « Nous partirons ensemble », avait dit le chef d’état-major de l’armée algérienne.
« Le général Gaïd-Salah s’est déplacé à Paris pour y rencontrer l’ancien chef de l’Etat qu’il avait assuré de son soutien, en lui affirmant que personne ne pourrait le déboulonner tant qu’il serait à la tête de l’armée. « Nous partirons ensemble », avait dit le chef d’état-major de l’armée à son mentor dont il était le fidèle serviteur et pour lequel le locataire d’El-Mouradia était son unique garantie pour son maintien à la tête de l’armée, malgré son âge avancé et les nombreuses mises en garde sur la menace que faisait peser sur le pays le fait qu’il commande les forces armées tout en siégeant au gouvernement en tant que vice-ministre de la Défense nationale ».
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C’est ce qu’a tenu à rappeler le journal Algerie7, qui vilipende l’actuel homme fort d’Algérie, visiblement mu que par ses intérêts. Le journal, qui cite Algeriepart, qui a pu obtenir des informations sur les réponses du général Toufik au juge militaire de Blida qui l’interrogeait lors de son procès, révèle que l’accusé a fait savoir qu’il avait demandé à Bouteflika de rentrer au pays, en ajoutant, par ailleurs, qu’il avait émis le vœu de partir à la retraite dès 2012 déjà, en suggérant à Bouteflika de confier les commandes de l’armée et des services à la jeune génération d’officiers.
Revenant sur l’épisode de l’hospitalisation de Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, en France, le général Toufik affirme avoir fait part au chef de l’Etat, à l’époque, des graves risques que sa présence prolongée dans cet établissement hospitalier parisien faisait courir à la sécurité nationale. Les messages transmis et reçus par le Président Bouteflika étaient interceptés et la souveraineté nationale s’en trouvait menacée, a précisé le général Toufik, ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
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Toujours selon le journal, l’ancien patron des services secrets, qui a écopé de 15 ans de prison pour « complot contre l’armée », a affirmé qu’il avait alerté l’ancien Président sur le phénomène de la corruption, qui avait pris des proportions alarmantes et jamais égalées, estimant qu’après la lutte contre le terrorisme le temps était venu de s’attaquer à ce fléau endémique.