En Algérie, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, par ailleurs vice-ministre de la Défense nationale, a « ouvert le feu » sur d’anciens généraux algériens à la retraite.
Suite aux dernières déclarations de certains généraux à la retraire sur les prochaines élections présidentielles, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, par ailleurs vice-ministre de la Défense nationale, et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a « ouvert le feu » sur d’anciens généraux algériens à la retraite.
« A l’approche de l’échéance électorale présidentielle, certains individus mus par des ambitions démesurées et animés par des intentions sournoises tentent et par tous les moyens, notamment les médias, de préjuger des prises de positions de l’institution militaire vis-à-vis des élections présidentielles et s’arrogent, même, le droit de parler en son nom », écrit le ministère algérien de la Défense nationale, dans un communiqué.
Selon le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, « en agissant ainsi, ces individus aigris et sans envergure, qui ne lésinent pas sur l’emploi des moyens les plus déloyaux, visent sans succès à influencer l’opinion publique et de s’affubler de la crédibilité qui leur fait énormément défaut. N’ayant pas trouvé d’échos à leurs interventions écrites récurrentes, diffusées dans les médias, ces derniers qui se sont improvisés pour la circonstance, en experts pluridisciplinaires, ont été a priori, instruits de s’adresser au Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire, comme ultime recours ».
« Ce faisant, ils oublient que les principes immuables qui ont, de tout temps, guidés l’Armée Nationale Populaire, digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, font d’elle une institution au service du seul peuple algérien, lequel voit en elle ce rempart inébranlable qui protège l’Algérie contre tous les dangers et lui assure la sérénité et la quiétude (…). C’est d’autant plus regrettable, que ces faits sont l’œuvre de certains militaires à la retraite qui, après avoir servi longtemps dans les rangs de l’Armée Nationale Populaire, rejoignent des cercles occultes et ce, dans le seul but d’assouvir des ambitions personnelles démesurées, qu’ils n’ont pu réaliser à l’intérieur de l’institution », tance Gaïd Salah.
« Pour parvenir à leur fin, ces gens-là qui ont fait abstraction de toute considération à l’obligation de réserve à laquelle ils sont astreints, en vertu de la loi n°16-05 du 03 août 2016 et sous peine de laquelle ils peuvent être poursuivis en justice, s’essayent à la politique, avec comme seul attribut l’esprit revanchard et se permettent, sans respect de toute forme d’éthique et de déontologie, de s’ériger en donneurs de leçons (…). Perdant le sens de la mesure, ces individus s’accordent une vocation et une dimension qui ne sont pas les leurs, et se lancent, sans aucun scrupule, dans des affabulations débridées, découlant d’un narcissisme maladif, qui les pousse jusqu’à prétendre bien connaitre le Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire, pour prévoir sa position vis-à-vis des élections présidentielles ; grave dérive qui dénote d’un seuil inquiétant d’inconscience que seule l’ambition aveugle peut provoquer. A ce propos, l’Armée Nationale Populaire, faut-il le noter, dont la démarche est dictée par son caractère éminemment légaliste et républicain, respectueux de l’ordre constitutionnel, n’a pas de leçons à recevoir d’individus qui n’existent que par les cercles qui les commanditent », pointe le département de la défense.
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« L’incohérence du discours développé par ces derniers, notamment concernant la question lancinante d’accorder la chance aux jeunes pour assumer des responsabilités au sommet de l’Etat, qui leur est, vraisemblablement, dicté par leurs mentors, trahit leurs véritables intentions et leur approche maladroite, en ce sens que cette question n’a absolument pas lieu d’être posée et, pour cause, la quasi-totalité des hautes fonctions de l’État sont occupées à l’heure actuelle par des cadres, issus de la période post-indépendance », souligne le département de Gaïd Salah.
« S’agissant de l’Armée Nationale Populaire, ce principe est consacré dans la pratique, où seuls les critères de mérite et de compétence sont pris en ligne de compte lors des désignations dans les différentes responsabilités », recadre Gaïd Salah, qui va plus loin, soulignant que « d’autre part et feignant méconnaître les missions constitutionnelles de l’Armée Nationale Populaire, ces individus demandent publiquement au Vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-major de l’Armée Nationale Populaire, à prendre ses responsabilités pour, selon eux, consolider les acquis démocratiques, dans un discours à la fois alarmiste et malintentionné. Il ressort, malheureusement, de l’acharnement de ces individus contre l’institution qui les a vu grandir, aux sens propre et figuré, que leur démarche, qui ne saurait être individuelle tant les arguments qui la sous-tendent sont fallacieux, et semble obéir à une machination fomentée par des cercles occultes ».
« Dans une tentative ratée de se faire prévaloir d’un soi-disant pragmatisme et réalisme, l’analyse développée sur le statut de l’Algérie au niveau régional par ces apprentis analystes révèle, à bien des égards, que la connaissance dans le domaine géostratégique, dont ils se targuent sans en maîtriser les contours, ne les prédisposent, même pas, à saisir le sens du concept « Etat pivot », et trahit leur intention de minimiser les acquis réalisés à la faveur de la stratégie sécuritaire adoptée par le Haut Commandement, y compris en termes de coopération régionale et internationale, qui est mise en œuvre dans le cadre du strict respect des dispositions de la législation nationale », s’indigne le général Salah.
« Cette stratégie clairvoyante, qui a permis de relever les multiples défis auxquels fait face notre région, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, où la contribution de notre pays et de ses forces armées dans la stabilité de la région lui a valu la reconnaissance à l’échelle internationale, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, dont la stratégie et les modes d’action sont devenus un cas d’école. Enfin, compte tenu de ces agissements récurrents qui ont dépassé, par leur indécence, le seuil de l’intolérable, notre institution se réserve le droit de faire appliquer à l’encontre de leurs auteurs, les mesures légales appropriées », conclut le ministère.
Cette sortie, sans citer de nom, semble répondre au général à la retraite Ali Ghedir, qui, au début du mois de décembre 2018, avait interpellé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à qui il demandait d’éviter « de servir de gué pour des aventuriers sans scrupules, rôle que certains, nullement représentatifs de ce peuple, semblent vouloir vous assigner ».