Un tribunal d’Alger a condamné, ce mardi, 28 manifestants arrêtés en possession d’un drapeau amazigh (berbère), à 12 mois de prison dont six avec sursis, pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ».
Selon le Comité National de Libération des Détenus (CNLD), les prévenus ont écopé de cette peine pour avoir arboré un drapeau berbère pourtant reconnu par la Constitution comme étant une composante de l’identité nationale algérienne.
Tombé à 2 heures du matin, le verdict du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a été accueilli avec colère par les familles des prévenus qui avaient fait le déplacement. Les inculpés ont aussi été soumis au paiement d’une amende de près de 30 000 dinars, rapporte Le Monde.
Avant même le début de l’audience, plusieurs centaines d’individus s’étaient regroupées devant le tribunal, en soutien aux prévenus. La foule, en colère hurlait : « Libérez les détenus ! » et « Pouvoir assassin ». En tout, ce ne sont pas moins de 70 avocats qui se sont réunis pour la défense de ces détenus ; mais en vain.
Cette vague d’arrestation de manifestants algériens survient quelques mois après l’avertissement lancé par l’homme fort d’Algérie, le chef de l’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah. Les Algériens berbérophones, représentant 20 à 30% de la population du pays, sont, depuis cette déclaration, la cible des forces de sécurité algériennes commandées par Ahmed Gaïd Salah, lors des manifestations.