En Algérie, une circulaire transmise par le ministère des Affaires étrangères aux responsables de 30 régions et publiée dans la presse donne les détails du déroulement d’une opération d’expulsion de migrants subsahariens vers la frontière avec le Niger.
Le 13 janvier dernier au soir, il a été fait état de plusieurs dizaines de bus transportant des migrants qui sont arrivés dans la ville d’Alger. Ces véhicules, qui transportaient des personnes arrêtées par les forces de sécurité algériennes, quelques jours auparavant, devaient prendre la direction des régions du nord et du centre d’Algérie, notamment vers la ville de Ghardaïa, située à 600 kilomètres au sud d’Alger.
Selon les journaux algériens, la plupart des personnes en voie d’être expulsées sont originaires du Niger. Un accord passé avec ce pays d’Afrique de l’Ouest, en 2014, permet à l’Algérie de procéder au rapatriement de toutes les personnes impliquées dans des réseaux de mendicité. D’autant que l’Algérie classe ces réseaux dans la rubrique des formations criminelles.
Toutefois, il se trouve qu’au cours de ces arrestations, il arrive que les éléments des forces de l’ordre interpellent des migrants qui sont autres que des Nigériens. Ces migrants subissent le même sort que les Nigériens. L’Organisation Internationale pour les Migrations a révélé que rien qu’en 2019, 11 000 personnes ont été expulsées par les autorités algériennes vers la frontière avec le Niger.
Si certains d’entre eux tenteront de retourner en Algérie au risque de se faire expulser une nouvelle fois, à défaut d’être jetés en prison, d’autres jetteront leur dévolu sur une traversée du désert. Exercice assez risqué, d’autant que nombreux sont les migrants ayant laissé leur vie au cours de cette traversée de la mort.
L’objectif de ces migrants est de rejoindre l’Europe via l’Algérie, à travers des embarcations de fortune, après avoir déboursé des centaines d’euros versés à des passeurs véreux.