Des milliers d’Algériens ont manifesté à Alger et dans plusieurs villes au sud et à l’ouest du pays pour s’opposer à l’exploitation du gaz de schiste.
Depuis que l’Algérie a décidé d’investir massivement dans l’exploitation du gaz de schiste dont le pays posséderait les quatrièmes réserves mondiales derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Argentine, la contestation ne cesse d’enfler. Jadis circonscrite au centre du Sahara algérien, notamment dans la ville d’In Salah où des forages expérimentaux sont en cours, les manifestations se sont répandues, ce mardi, dans tout le pays, à l’appel de l’Instance de suivi et de coordination (ICSO) qui regroupe une dizaine de partis politiques d’opposition.
Violents affrontements
Ce 24 février était une date hautement symbolique. Le même jour en 1974, le Président Boumediene décide de nationaliser les avoirs pétroliers français et reprend ainsi le contrôle de ses richesses en or noir.
Des milliers d’Algériens sont descendus dans les rues de la capitale où le dispositif policier était à la hauteur de la mobilisation. Les forces anti-émeutes, sur le pied de guerre, ont monté des barricades pour bloquer l’accès à l’esplanade de la Grande-Poste où devait se tenir un sit-in. De violents affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, rapporte El Watan.
La ville de Sidi Bel Abbès à l’ouest mais aussi celles de Ouargla, In Salah, Metlili, Timimoune au sud du pays, ont été le théâtre d’une importante mobilisation populaire. Des échauffourées ont éclaté dans la ville d’Azazga, deux morts et un blessé grave étaient à signaler en fin de journée, ce mardi.
Importance des investissements
Les Algériens, mécontents, s’opposent à l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays, voulue par le pouvoir. La population craint de ne pas pouvoir bénéficier des retombées des énormes investissements annoncés pour exploiter le gaz de schiste. Les techniques d’exploitation utilisées par fracturation hydraulique sont aussi critiquées car elles sont accusées d’être extrêmement polluantes.
Dans un communiqué, le Président algérien a annoncé, ce mardi, la poursuite de l’exploitation du gaz de schiste.