Face aux menaces proférées à l’encontre de l’écrivain-journaliste Kamel Daoud, des artistes algériens lancent un appel au gouvernement afin qu’il assure sa sécurité.
Les menaces à l’encontre de Kemal Daoud continuent de susciter l’indignation auprès de la population algérienne, particulièrement chez les artistes. Ils ont revendiqué, ce lundi, le droit à la sécurité pour Kamel Daoud, craignant pour sa vie.
Lettre ouverte
Le monde de la culture, indigné par les propos d’un imam à l’encontre de Kamel Daoud, a écrit une lettre ouverte au gouvernement algérien, rapporte TV5 Monde. Cette dernière, qui s’adresse aux ministères de la Culture, des Affaires religieuses ainsi qu’à celui de la Communication, fustige l’appel au crime au nom de l’islam. « Il faut décider que la terreur est définitivement finie, qu’en Algérie, on protège les Algériens, que le ministère de la Culture protège ses artistes, que le ministère des Affaires religieuses ne saurait tolérer un appel au crime au nom de l’islam, que le ministère de la Communication ne saurait accepter que les médias deviennent la tribune de la mort ».
A travers cette lettre, les artistes souhaitent faire réagir le gouvernement, en l’incitant à lutter contre ces appels aux crimes. « Nous attendons un geste fort, un signe clair, une action cohérente de votre part pour faire halte à ce danger qui menace gravement les artistes et le pays ». La chanteuse Salima Abada, dont le père a été assassiné en 1993 par un groupe islamique, craint que Kamel Daoud ne soit victime de groupes armés du pays.
L’activiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui qui dirige le Front de l’Eveil islamique salafiste, a appelé l’Etat algérien, le 16 décembre 2014, à condamner à mort cet écrivain à la suite de son passage dans une émission française où il évoquait son rapport avec la religion musulmane. Le lendemain, Kamel Daoud avait annoncé son intention de porter plainte.