Malgré le discours d’apaisement du roi Mohammed VI, le 30 juillet dernier, à l’occasion du 22ème anniversaire de la Fête du Trône, l’Algérie reste sur un « pied de guerre ». Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a rappelé son ambassadeur à Rabat pour consultation et attend maintenant la réaction du Maroc. Cette décision faisait suite au soutien d’Omar Hilale, représentant permanent du royaume auprès des Nations Unies, au peuple kabyle.
Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune n’est pas prêt à accepter la main tendue du roi Mohammed VI, qui a récemment appelé les deux pays frères à faire la paix. Le chef de l’État algérien a affirmé que le Maroc n’avait toujours pas réagi suite au problème survenu, après la convocation par l’Algérie de son ambassadeur à Rabat pour consultation au sujet des déclarations du représentant marocain auprès des Nations Unies, Omar Hilale.
« Un diplomate marocain a fait des déclarations graves, suite à quoi nous avons convoqué notre ambassadeur à Rabat pour consultation, et avons avisé d’aller plus loin, mais aucune réaction n’a émané du Maroc », a précisé le Président Abdelmadjid Tebboune, répondant ainsi à une question sur la position de l’Algérie vis-à-vis de « la main tendue » du roi Mohammed VI pour un éventuel réchauffement des relations entre les deux pays.
« Ramtane Lamamra, qui se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère », avait commenté le diplomate marocain Omar Hilale, en réaction aux allégations du ministre algérien des Affaires étrangères sur la question du Sahara Occidental, lors du débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non-Alignés (MNA) tenue par visioconférence, les 13 et 14 juillet derniers.
Ces déclarations avaient fait réagir le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui avait condamné « fermement cette grave dérive, y compris contre le royaume du Maroc lui-même à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Face à cette situation née d’un acte diplomatique douteux émis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, a le droit d’attendre une explication de la position officielle ».
Par ailleurs, concernant la question du Sahara Occidental, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a affiché la volonté de son pays à abriter toute éventuelle rencontre entre la « République arabe sahraouie démocratique (RASD » et le Maroc. « En sa qualité de membre observateur, l’Algérie n’aura à dicter aux Sahraouis aucune décision ».
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