Les relations diplomatiques sont toujours difficiles entre les deux pays. Ces derniers mois, la tension semble s’accentuer entre l’Algérie et le Maroc. L’Algérie dénonce une énième provocation du consul marocain à Oran, M. Aherdane Boutaher.
Que s’est-il passé ?
Le consul avait déclaré, début mai : « nous sommes en pays ennemi ». Cette déclaration aurait été faite afin « de calmer les ressortissants marocains bloqués en Algérie » suite à la suspension des liaisons entre les deux pays pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.
L’échange filmé et relayé sur les réseaux avait déclenché une vive polémique poussant le ministère des Affaires Étrangères algérien a rappelé l’Ambassadeur du Royaume du Maroc à Alger pour le « confronter » aux propos du consul.
Selon les médias marocains, M. Boutahar aurait depuis quitté l’Algérie en toute discrétion. Plusieurs médias du pays ont relayé « le départ du consul marocain de l’Algérie à bord d’un avion de la compagnie aérienne Royal Air Maroc mobilisé pour rapatrier des ressortissants marocains bloqués » jeudi 4 juin.
On remarque cependant l’absence de communication officielle par les autorités algérienne concernant ce départ alors que pour les médias algériens, le consul marocain avait commis « un grave dérapage verbal en qualifiant l’Algérie de ‘‘pays ennemi’’ alors qu’il s’adressait à des ressortissants marocains bloqués en Algérie ».
Le porte parole de la présidence algérienne met-il de l’huile sur le feu ?
Mardi 9 juin, le ministre conseiller à la communication et porte-parole officiel de la présidence algérienne, M. Belaïd Mohand-Oussaïd, a tenu une conférence de presse. Le ministre a alors précisé, en marge de la conférence de presse, que « le consul fait partie des agents des services de renseignements marocains et qu’il a été désigné à Oran pour d’autres raisons ».
Malgré les discours officiels, les propos tenus démontrent à quel point les deux pays sont loin d’entretenir des relations diplomatiques sereines.
Le Maroc « consterné » !
La réaction fut immédiate et dans la journée d’hier le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a exprimé la « consternation » de son pays face aux propos du porte-parole officiel de la Présidence Algérienne. Il s’agit pour lui d’« allégations » et « affirmations irresponsables ».
« Le Maroc a, d’abord, pensé ne pas réagir à ces affirmations irresponsables auxquelles nous sommes habitués depuis des décennies », a-t-il indiqué à l’agence de presse marocaine, MAP.
Il précise que « toutefois, devant la gravité extrême de tels propos, le ministre a fait part de la “consternation” du Maroc “face à ces allégations émanant d’un représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue ».
Par ailleurs, on peut lire dans le communiqué que le Maroc « s’interroge sur les véritables motivations derrière cette nouvelle escalade et la volonté permanente de l’Algérie d’alimenter un climat de suspicion qui va à l’encontre de toutes les règles de bon voisinage ».