Algérie – Maroc : la réouverture des frontières n’est pas pour demain


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Les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie ont été réouvertes exceptionnellement dimanche pour laisser passer le convoi d’aide humanitaire, « Ligne de vie pour Gaza », conduit par le député britannique Georges Galloway. Mais la réouverture définitive des frontières entre les deux pays risque d’être remise aux calendes grecques. C’est ce que laissent penser les déclarations des officiels algériens, dont Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN, invité samedi dernier au forum hebdomadaire de la télévision nationale. Ils n’oublient pas la décision marocaine de fermer unilatéralement les frontières en 1994, suite aux attentats de Marrakech que le Maroc avait imputés aux services secrets algériens. Une enquête française avait innocenté l’Algérie.

Notre correspondant en Algérie

Plusieurs questions préoccupantes nécessitant d’êtres prises en charge par les deux pays frères ressurgissent à chaque fois que les circonstances l’exigent. « La lutte antiterroriste, l’immigration clandestine et le trafic de drogue» sont parmi ces questions cruciales que le secrétaire général de l’instance exécutive du FLN (front de libération national), Abdelaziz Belkhadem, invité, samedi dernier, au forum hebdomadaire de la télévision algérienne veut voir se résoudre. Sans un dénouement heureux et équitable, ces problèmes risquent de freiner sérieusement la construction de l’union du Maghreb Arabe auquel ne cessent d’aspirer les officiels de la région. Et pour l’heure, une réconciliation ne semble pas à l’ordre du jour, car les propos de Belkhadem ont été catégoriques : «Pas d’ouverture tant qu’il n’ y pas une action commune sur la lutte antiterroriste, l’immigration clandestine et le trafic de drogue». Cette sortie du secrétaire général de l’instance exécutive du FLN traduit sûrement la position officielle algérienne.

L’Algérie requiert du royaume chérifien une coopération sur plusieurs questions liées notamment au terrorisme et au trafic de stupéfiants. La circulation des biens et des personnes est aussi au chapitre des « épreuves » diplomatiques entre les deux parties qui restent toujours otage de la question du Sahara occidental. La fermeture des frontières terrestres, depuis l’attentat de Marrakech en 1994, n’est pas sans conséquences directes sur les activités économiques des populations des villes frontalières comme Oujda. Les appels pour la réouverture n’ont jamais cessé d’interpeller l’Algérie, accusée à chaque fois de mettre le bâton dans les roues au processus de rapprochement entre les deux pays. Accusations rejetées par Alger qui estime que ses exigences sont fondées et nécessitent une réponse sérieuse et absolue.

Fermée depuis quinze ans, la frontière entre le Maroc et l’Algérie a rouvert exceptionnellement dimanche pour laisser passer le convoi « Ligne de vie pour Gaza », conduit par le député britannique travailliste Georges Galloway. Cette caravane de 120 véhicules chargés d’aide humanitaire, partie le 14 février de Grande-Bretagne, a traversé la Belgique, la France et l’Espagne, avant de débarquer mercredi à Tanger. Elle doit poursuivre son périple de 8 000 km à travers l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte, d’où elle prévoit de gagner le territoire palestinien via le poste-frontière de Rafah.

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