Alors que la contestation enfle en Algérie, avec des milliers de manifestants dans la rue contre un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika, l’armée a émis de sévères mises en garde contre ceux qui cherchent à « déstabiliser le pays ».
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, est sorti de sa réserve pour mettre en garde ceux qui cherchent à ramener l’Algérie aux années de guerre civile. Depuis près de dix jours, des manifestations ont lieu quotidiennement en Algérie. Toute la journée de mardi, dans le centre d’Alger, les étudiants ont marché dans les rues d’Oran, Constantine et Annaba, applaudis par des passants et soutenus par les automobilistes grâce à des coups de klaxons.
La presse algérienne a par ailleurs indiqué que d’importantes manifestations se sont également déroulées à Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Blida au Nord, Sétif au Nord-est ou Tlemcen au Nord-ouest. Suffisant pour que le chef d’état-major des armées sorte de sa réserve. Appelant les Algériens « à s’ériger en rempart contre tout ce qui pourrait exposer l’Algérie à des menaces aux retombées imprévisibles », le général Gaïd Salah a accusé la contestation d’être le fait de « certaines parties dérangées de voir l’Algérie stable et sûre ». Mieux, accuse ce gradé de l’armée, ces parties sont « désireuses de ramener l’Algérie aux années de braises ».
À noter que ces manifestations ont été déclenchées par la décision prise par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, de briguer un cinquième mandat à la tête du pays, lors de la Présidentielle du 18 avril 2019. Agé de 82 ans, Abdelaziz Bouteflika est interné en Suisse depuis plus de dix jours.