Le Conseil constitutionnel a proclamé officiellement, lundi, Abdelaziz Bouteflika réélu à la présidence de l’Algérie pour un troisième mandat avec 90,23% des voix et un taux de participation de 74,56%. Cette élection, contestée par l’opposition, a poussé les partis du FFS et du RCD à envisager un rapprochement.
Notre correspondant en Algérie
Les partis de l’opposition s’affairent à revoir leur feuille de route pour pouvoir survivre au tsunami du 9 avril qui a vu le président Bouteflika se propulser à la magistrature suprême du pays, avec un « score » sans appel de 90.24% des suffrages exprimés. C’est une question de vie ou de mort, survivre ou disparaître : tel est le dilemme qui s’impose aux partis d’opposition, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) du Dr Said Sadi et le Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Ait Ahmed qui ont affiché leur volonté de se rapprocher pour faire face à la menace de recul démocratique.
Contrer la menace d’un retour vers le parti unique ?
La position de ces partis par rapport aux résultats du scrutin n’est pas étrangère aux convictions d’une partie de la population qui les rejette en bloc. Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, a contesté ouvertement les chiffres du vote. Dans une déclaration à l’AFP, quelques temps seulement après la proclamation des résultats, le premier secrétaire du parti d’Ait Ahmed considère que vingt ans après la reconnaissance, en février 1989, du pluralisme politique, cette quatrième élection présidentielle marque « une étape supplémentaire dans la fermeture du champ politique et un retour vers le parti unique ».
Le leader du RCD, le Dr Saïd Sadi, qui qualifie cette consultation d’une « une marche en sens interdit de l’histoire », en conteste aussi les résultats et appelle à la consolidation des acquis démocratiques qui sont de nature à assurer la survie au pole de l’opposition. D’ailleurs, il s’est montré, encore une fois, favorable à la perspective d’un rapprochement exprimée par le premier responsable du front des Forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed; en marge d’un point de presse tenu ce samedi à Alger.
« C’est une excellente initiative. Nous sommes nous-mêmes inscrits dans cette voie. Puisse-t-elle se concrétiser sur le terrain, et être suivie d’effet ! », a-t-il tenu à affirmer. Le leader du premier parti de l’opposition, le FFS, a déjà émis le vœu de voir les forces politiques vives s’unir et se rapprocher pour faire face aux menaces pesantes du déclin démocratique.