Ce que le terrorisme a longtemps masqué refait surface. : la misère sociale est autrement plus violente. Voire plus meurtrière. Le président Bouteflika a avoué à demi-mots l’incapacité de l’Etat à faire face au fléau.
Les chiffres d’abord : 12 millions d’Algériens vivent sous le seuil de la pauvreté, un million d’enfants souffrent de malnutrition. Le chômage avoisine les 40%. Le salaire minimum (6 000 dinars, près de 600 FF) est inférieur de 22 % au seuil de la pauvreté. Un travailleur sur trois perçoit moins que le salaire garanti.
L’étude faite par la très officielle agence ANAT est encore plus alarmante. Sur les 1 541 communes que compte le pays, près de 80 % d’entre elles ont un ratio de moins de 200 dinars (20 FF) par habitant . Les Hauts plateaux et le Sud-Ouest sont les plus sinistrés. Et meurtris. Les groupes islamistes (GIA et CGSP) concentrent leurs actions les plus violentes dans ces régions.
Les entreprises publiques ont licencié 400 000 travailleurs depuis » la libération de l’économie « . L’UGTA (principal syndicat), incapable d’endiguer ces licenciements, se raccroche à son ultime combat : éviter la privatisation de la sécurité sociale.
Le gouvernement ne fait pas mystère de son intention de remplacer le système actuel de la sécurité sociale ( dit de répartition, qui fait appel à la solidarité générationnelle) par celui de la capitalisation.