Beaucoup de parents d’élèves gardent toujours en mémoire l‘année blanche en Kabylie qui a sanctionnée en 1994 toute une génération d’enfants. Avec un rythme aussi effréné des mouvements de grèves, la peur pour l’avenir scolaire des élèves a sa raison d’être.
L’intersyndicale s’est prononcée le samedi 5 novembre sur la suite à réserver à la position des pouvoirs publics sur le dossier de la retraite. Un nouveau mouvement de grève de trois jours par semaine renouvelable s’est dégagé comme solution pour les participants qui ont décidé de ne pas reculer d’un iota jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
La prochaine action est prévue pour le 21 novembre ce qui fait déjà tache d’huile dans les différents établissements scolaires du pays. Avec un taux de suivi estimé à plus de 75% lors des précédents mouvements de débrayage, le secteur de l’éducation est le plus touché. Si cette décision est considérée par les « donneurs du savoir » comme la seule « réponse » à l’ « entêtement » des pouvoirs publics, il n’en demeure pas moins que les parents d’élèves ressentent une « inquiétude » quant à l’avenir scolaire des leurs.
Au discours des syndicats autonomes qui se veulent rassurants « si la situation n’empire pas », les cours perdus sont jusqu’à présent « récupérables », ils ne sont pas réceptifs. « Chaque année nos enfants font face à des perturbations dans leur scolarité. Depuis la grève générale en Kabylie qui a donné lieu à une année blanche, il ne s’est presque jamais passé une année sans mouvement de débrayage et sans troubles dans le cursus de nos enfants. C’est vraiment dur à supporter et pour nous en tant que parents d’élèves et pour nos enfants qui ne savent à quel saint se vouer » note Ahmed un parent d’élève dans la région de Kabylie.
Beaucoup d’enseignants privilégient déjà la grève « illimitée » considérée comme la seule et unique « solution » aux décisions « hâtives » et irréfléchies » des pouvoirs publics. D’ailleurs cette décision a émané de la rencontre en question et sera effective à partir du mois du mois de décembre prochain si les responsables de la tutelle n’entament pas des négociations avec les frondeurs.
Les élèves, contrairement, à leur tuteurs voient en cette décision des enseignants de recourir au mouvement de grève pour se faire entendre une action « légitime » au regard de la fermeté de la tutelle. « La décision d’écourter nos vacances scolaires est lourde de conséquences sur nous. Nous n’aurons pas suffisamment de temps pour nous en remettre de la charge de travail et pour recharger nos accus pour les épreuves à venir. Nous aussi nous devons bouger le petit doigt pour faire entendre aux décideurs notre désarroi et désapprobation », nous fait remarquer un jeune lycéen de la capitale, Alger.