Agé de 81 ans, au pouvoir depuis 1999, le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a reçu une balle dans le pied. Les détails.
En apportant leur soutien officiel, ce samedi 2 février 2019, à une candidature à un cinquième mandat du Président Abdelaziz, les quatre partis de la coalition au pouvoir semblent avoir contraint le chef de l’Etat d’Algérie à aller au charbon. Surtout que ce soutien a été officialisé alors que chef de l’Etat algérien n’a pas confirmé sa candidature à la prochaine Présidentielle du 18 avril 2019. Et au moment-même où des voix ont annoncé que Bouteflika est favorable à un changement générationnel.
« Les partis de l’alliance présidentielle présentent Abdelaziz Bouteflika comme candidat à la prochaine élection présidentielle », a indiqué un communiqué publié à l’issue d’une réunion des dirigeants de quatre formations politiques, à laquelle ont participé le président de l’Assemblée, Mouad Bouchareb du parti présidentiel (FLN), le Premier ministre Ahmed Ouyahia, chef du Rassemblement national démocratique (RND), le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes et le président du Rassemblement de l’espoir de l’Algérie (TAJ) Amar Ghoul.
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Ce soutien à la candidature à la Présidentielle intervient au moment où le Président algérien se déplace en fauteuil roulant suite à un AVC contracté en 2013. Ce qui « n’empêche pas sa candidature (…). Il a eu un AVC en avril 2013 et il a remporté la Présidentielle en avril 2014 dans ce même état de santé », fait comprendre le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui a révélé que « M. Bouteflika n’animera pas sa campagne électorale ». Paradoxalement, en décembre 2018, un général de l’armée algérienne à la retraite, soufflait la décision de Bouteflika pour un changement.
Il s’agit du général Ali Ghedir, qui, dans une lettre ouverte adressée au président de la République d’Algérie via le quotidien El-Watan, exhortait le chef de l’Etat à éviter à l’Algérie « une nouvelle descente aux enfers ». Celui qui fut directeur central au ministère de la Défense nationale, rappelant une rencontre avec le chef de l’Etat algérien, révélait que Bouteflika avait « fait montre de réceptivité franche et de bonnes dispositions à l’égard de l’idée de changement ».
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Rappelant le discours de mai 2012 du Président Bouteflika, portant « sur la nécessité et l’inéluctabilité de la transition générationnelle », le général Ghediri qui dit refuser de croire que Bouteflika puisse être « un obstacle au changement », avait mis en garde le chef de l’Etat : « Frère Président, vous avez assez fait pour ce pays (…) pour qu’une minorité se serve de votre image, de votre passé et de l’affect populaire à votre égard pour monter des stratagèmes qui n’ont d’autre finalité que d’assouvir des desseins d’accaparement d’un pouvoir qu’elle sait hors de sa portée par les voies normales ». Ce qui laisserait croire que dans les plans de Bouteflika, ne figure pas l’option d’un nouveau mandat.
Toutefois, deux formations, non des moindres, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti de l’opposition représenté au Parlement, et le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition d’Algérie, ont indiqué ne pas participer à la Présidentielle d’avril 2019, appelant à un boycott actif, massif et pacifique du scrutin.