Algérie : le pouvoir lâche du lest


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Pour calmer la rue, le gouvernement algérien a décidé samedi de suspendre pour quelques mois les droits de douane sur l’importation du sucre roux et des huiles alimentaires. Dimanche, les commerces ont rouvert dans plusieurs villes ayant connu les émeutes contre la hausse des prix et le chômage. Celles-ci ont fait 5 morts et près d’un millier de blessés, selon le gouvernement.

Le calme revient peu à peu en Algérie où le gouvernement a annoncé des mesures pour juguler la hausse des prix, après une semaine de manifestations sanglante contre le chômage et la cherté de la vie. Dimanche à Alger, principal théâtre des accrochages entre policiers et manifestants, comme dans les autres villes également touchées par la grogne populaire, à l’instar de Bou Ismaïl à l’ouest de la capitale, les commerces ont commencé à rouvrir. Pendant ce temps, les employés municipaux s’activaient à nettoyer les rues encore jonchées de pierres et de pneus brûlés. Selon la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), le trafic a repris dimanche à Alger et dans le reste du pays, après une interruption de trois jours. Le même jour, le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, a indiqué que pour lui, la période des violences était close, en dépit d’incidents isolés signalés ici et là. Selon le bilan officiel qu’il a dressé, les heurts qui ont commencé mercredi ont fait 5 morts, plus de 800 blessés et un millier d’arrestations, notamment grâce aux cameras de surveillance qui depuis six mois ont été multipliées dans les rues d’Alger.

Suppression des droits de douane sur le sucre roux

Samedi soir à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement algérien a annoncé des mesures visant à réduire le prix de certaines denrées de première nécessité et a promis d’agir pour atténuer l’impact de l’augmentation des prix sur les populations. Les droits de douane sur le sucre roux et les huiles alimentaires, dont les prix ont connu une hausse brutale contribuant à déclencher les émeutes, seront temporairement supprimés jusqu’au 31 août. Les importateurs pourront ainsi répercuter la baisse des prix induite vers les détaillants pour qu’au final, les consommateurs payent moins cher. Par ailleurs, même s’il ne modifiera pas le prix du blé qu’il fournit aux minoteries, le gouvernement a indiqué qu’il augmentera les quotas de blé tendre, assurant qu’il n’y aura plus de pénurie.

Au moment du déclenchement des manifestations de rues, les prix du sucre, de la farine et de l’huile avaient augmenté de façon vertigineuse. Le prix du kilogramme du sucre avait plus que doublé, passant de 70 dinars à 150.

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