Déçus par les résultats des législatives du 10 mai dernier, seize partis politiques ont pris, lundi, la décision de boycotter le Parlement et ont demandé la rédaction d’une nouvelle Constitution.
(De notre correspondant)
La décision prise, ce lundi, à Alger, par seize formations politiques de boycotter l’hémicycle en demandant la rédaction d’une nouvelle Constitution rappelle grandement celle prise en 1999 par les six candidats aux élections présidentielles qui s’étaient retirés de la course à la dernière minute. Ces formations politiques, le Front national algérien (FNA), le Front de la justice et du développement (FJD), El Fedjr El Djadid, le Front du changement (FC), le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le Rassemblement patriotique républicain (RPR), le Front national des indépendants pour la concorde (FNIC), le Front de l’Algérie nouvelle (FAN), le Front de l’entente nationale (FEN), celui du Front national démocratique (FND), le Mouvement El Infitah, le Parti de la justice et du manifeste (PJM), le Mouvement de la jeunesse démocratique (MJD), le Mouvement national pour la nature et le développement (MNND), le Mouvement des nationalistes libres (MNL) et le Front de la bonne gouvernance (FBG), qui ont obtenu en mars dernier leurs agréments, s’activent déjà sur le terrain en vue de faire adhérer à leurs thèses la population.
Si les formations en question ne comptent dans leur totalité que 29 députés au sein de la prochaine assemblée législative, il n’en demeure pas moins vrai que cette action de boycott risque d’avoir un effet boule de neige si la gestion des affaires courantes de la société. Le rejet des résultats des élections législatives du 10 mai 2012 et la non reconnaissance de la future Assemblée Populaire Nationale (APN) sont les principaux fondements de ce nouveau front qui a décidé d’élargir ses actions dans les jours qui viennent. Des rencontres sont au programme de ce pôle politique qui incrimine le haut sommet de l’état d’être derrière cette « fraude massive » qui a spolié plusieurs partis politiques. Ils prévoient d’envoyer le 26 mai prochain, jour de prise de fonction des parlementaires, des députés « parallèles » pour marquer leur désaccord. Le premier chef de file de cette tendance reste le premier responsable du front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, selon lequel « le pouvoir a manœuvré pour faire gagner le FLN et le RND ». L’autre figure de proue de cette est le président du FC, Abdelmadjid Menasra, qui considère que « les partis islamistes ont été les premières victimes de la fraude » .
Les autres formations politiques ont décidé de poursuivre leur mission parlementaire à l’instar du front des forces socialistes (FFS), qui avait déclaré de « tactique » sa participation pour décider, finalement, de s’accrocher becs et ongles à la queue de la caravane politique.