La communauté chinoise en Algérie qui avoisine les 40 000 expatriés, célèbre ce dimanche son nouvel an. Mais presque dans la discrétion.
(De notre correspondant)
Les 40 000 Chinois établis en Algérie s’apprêtent à célébrer leur nouvel an, l’an 4711. Cette Année, la conjoncture n’y suit pas. Le jour du nouvel an chinois tombe le 10 février 2013 marquant le passage de l’année du dragon à celle du serpent. Un dimanche, qui représente le premier jour de la semaine en Algérie. D’où l’impossibilité de s’adonner à une quelconque ambiance festive excepté celle concernant l’effort et le travail.
Le nouvel an est la fête la plus importante dans toute la Chine. Cette ambiance festive se prolonge sur deux semaines réunissant tous les membres de la famille autour d’un banquet. Ce n’est pas le cas des expatriés chinois, particulièrement en Algérie où l’islam, religion dominante, rend illégal tout événement ne puisant pas son essence de la religion mahométane.
Pour les expatriés, aucun signe de festivités n’est apparent sur les lieux de travail. Pourtant dans la capitale algérienne, notamment dans sa banlieue, Bab Ezzouar, une cité entière vit au rythme de cette communauté qui a apporté un plus à l’économie du pays ; le quartier chinois, Chinatown. Dans ce quartier, les Chinois se comptent par centaines. On les voit seulement tôt dans la matinée lorsqu’ils sont en route pour le travail ou alors à la fin de la journée au moment de rentrer dans leur domicile.
Aucune décoration spécifique ostentatoire pouvant marquer cette date symbolique ne s’impose aux regards errants. Aussi bien dans les chantiers que dans les magasins que tiennent les Chinois, rien n’indique le début du « Festival du Printemps ».
« En Algérie la conjoncture ne s’y prête pas. On prépare un bon diner qui réunit tous les amis et on s’adonne à petit bavardage, histoire de ne pas tourner le dos à la tradition, avant de passer au lit pour se reposer et être frais et en forme le lendemain matin », précisent tiennent les travailleurs chinois.
La nouvelle année du calendrier chinois sera, donc, fêtée mais dans la discrétion puisque les expatriés établis en Algérie ne peuvent pas s’aligner sur l’ambiance que suscite cette occasion d’une durée de deux semaines en Chine. En Algérie, ils sont des milliers à ne pas pouvoir prendre de vacances car ils ont des clients et des commandes à honorer. Travail et rentabilité obligent, ces expatriés fêtent à leur manière cet événement qui a quand même le mérite de les attacher aux traditions ancestrales.
Le calendrier chinois est agricole. Lors de cette fête, les paysans faisaient des prières pour que les récoltes soient bonnes, histoire de marquer, aussi, la fin de l’hiver et le début de l’activité dans les campagnes.