Après avoir présenté la confection des listes électorales, le Front de Libération Nationale a maintenant dévoilé son programme pour les élections du 10 mai. Un programme jugé « léger » et qui ne contient « aucun chiffrage », selon des médias locaux.
Après l’élaboration très controversée des listes électorales du Front de Libération National (FLN, au pouvoir), la principale formation politique de l’Algérie a dévoilé son programme électoral pour les élections législatives du 10 mai. Alors que le Président Abdelaziz Bouteflika a présenté ces élections comme étant un « rendez-vous historique aussi important que le 1er novembre 1954 », des médias locaux tel que Tout Sur l’Algérie (TSA) ont relevé la « légèreté » d’un programme « sans chiffrage ». « En voulant ratisser large, avec des propositions allant de la finance à la mosquée, en passant par la famille et le handicap, le FLN a oublié l’essentiel : chiffrer son programme et expliquer comment il compte le mettre en œuvre », rapporte le quotidien.
Parmi les deux cent quatre-vingt-douze propositions regroupées en soixante-neuf points, le volet économique occupe une place prépondérante. Le FLN a pris ses précautions en « reconnaissant les faiblesses et les insuffisances dans l’évaluation de la période passée » et en mettant « l’accent sur les réalisations, notamment les grandes pour un motif de satisfaction », explique le quotidien Liberté Algérie.
Un préambule de « propagande »
Le préambule du programme se veut convaincant. Le rendez-vous du 10 mai doit être considéré comme un rendez-vous à ne pas manquer. « Ce qui a été réalisé en Algérie est traduit à travers les grandes réalisations et la construction d’état qui fait la fierté de tous les Algériens », lit-on dans le texte de celui-ci. « C’est suffisant pour ouvrir l’euphorie à dessein dans un langage de propagande de bonne guerre », estime Liberté Algérie.
Les chiffres sont présents mais évasifs, peu encombrants. Le FLN cite tous les secteurs dans lesquels il s’est investi : de l’école à l’université, en passant par les hôpitaux, les aéroports ou encore l’approvisionnement en gaz et en électricité. « Toutes ces réalisations qui font la fierté des Algériens créent de nouvelles exigences », note le préambule.
Dans le chapitre consacré à l’économie, le parti de Belkhadem propose, entre autres, « d’inventer des moyens souples pour intégrer le marché informel dans le marché formel », de faciliter la création des entreprises « dans un délai ne dépassant pas quelques jours » ou encore d’aider les étudiants universitaires à créer leur entreprise. Le hic, c’est que le FLN n’indique pas comment il compte s’y prendre. TSA relève que pour beaucoup d’autres domaines comme celui de l’énergie et des mines où le FLN compte mettre en place « un plan opérationnel strict pour ce qui est des énergies renouvelables », celui de l’emploi où il entend interdire le licenciement arbitraire des travailleurs… Là non plus, le FLN ne dit pas comment il compte s’y prendre, note TSA.
Autoritaire et religieux
Le FLN vante qu’un vote en leur faveur serait une possibilité de plus pour améliorer le pouvoir d’achat des Algériens. Dans son programme, le parti assure que la subvention des prix des produits et des services nécessaires se poursuivra. Il ne fera pas de quartier pour les partisans de l’école buissonnière. « Le FLN promet la criminalisation de la non scolarisation d’un enfant et l’enseignement de l’anglais à partir de la troisième année primaire ».
Les retraités n’ont pas été oubliés. Le parti au pouvoir « propose » d’augmenter la pension de retraite au niveau du SNMG (salaire national minimum garanti).
Les pieux aussi ont leur place au FLN! Le parti qui consacre tout un chapitre aux mosquées et à l’enseignement du Coran, souhaiterait créer une école coranique et une bibliothèque dans chaque mosquée.
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