Le Moudjahid Lakhdar Bouregaa, l’une des figures emblématiques et l’ex-détenu du Hirak, en liberté provisoire depuis le 2 janvier dernier, est condamné par la justice algérienne à une amende de 100 000 Da, c’est ce qu’a confirmé, ce lundi 11 mai, le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).
« Son procès a eu lieu, LE 12 mars dernier, et le procureur du tribunal de Bir Mourad Rais avait requis un an de prison ferme et une amende de 20 000 Da. (Le verdict était attendu pour le 26 mars passé, mais renvoyé) », précise le CNLD.
Arrêté samedi 29 juin 2019 et placé le lendemain en détention provisoire à la prison d’El-Harrach à Alger, dimanche 30 juin 2019, le Moudjahid et Commandant de la wilaya IV historique, avait été accusé « d’atteinte au moral de l’armée » et « d’outrage à corps constitué ».
La raison ? Lakhdar Bouregaa, symbole de la lutte pour la libération de l’Algérie du joug colonial, avait chargé violemment l’ex-chef d’état-major de l’ANP, feu Ahmed Gaïd Salah, et pour son implication dans le Hirak, le mouvement populaire de février 2019 qui a chassé du pouvoir l’ex-président Bouteflika alors qu’il briguait (ou que son entourage en tous cas briguait) un cinquième mandat.
Ce n’est pas la première fois que Lakhdar Bouregaa, un des fondateurs du Front des Forces Socialistes (FFS), soit arrêté et emprisonné. En 1963 déjà, il avait payé les frais de son opposition à l’armée des frontières et au régime d’Ahmed Ben Bella et de Boumediene.
Il convient de rappeler que durant son arrestation en juin 2019, M. Bouregaa, âgé de 87 ans, avait subit « une intervention chirurgicale dans le cadre d’une occlusion intestinale à Alger », suite à la dégradation de son état de santé en prison.