Alors que la campagne électorale pour la Présidentielle du 17 avril prochain bat son plein, le secrétaire d’Etat américain John Forbes Kerry fait parler de lui en Algérie où il effectue une visite d’Etat et détourne complètement les débats.
(De notre correspondant à Alger)
Les Etats-Unis d’Amérique « envoient leur diplomate en Algérie pour négocier leur part du gâteau ». Telle est la phrase qui se dit et se répète par les citoyens lambda. Ce scénario a été même évoqué lors de cette campagne électorale qui entre dans son dixième jour par l’un des candidats à la magistrature suprême.
Ali Fawzi Rebaine en a longuement parlé, non sans insister sur la nécessité de veiller à la protection des ressources nationales contre les prédateurs étrangers. Même si sur le plan officiel on parle de la continuité « des consultations qui entrent dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays » comme l’a affirmé, ce matin, le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères Abdelaziz Benali Cherif, sur les ondes de la radio nationale Chaine III, l’objectif semble être tout autre. C’est la lecture font les partisans du « non » au quatrième mandat de Bouteflika qui y voient une caution au processus de maintien en cours.
« Les Etats-Unis d’Amérique, à vrai dire, ne cherchent que leurs intérêts hégémoniques , ce qui est tout à fait normal en diplomatie. Mais soutenir un quatrième mandat en contrepartie de l’accroissement de leurs intérêts dans notre pays est de nature à porter un sérieux préjudice à nos ambitions démocratiques », nous fait remarquer un cadre d’un parti politique sous couvert de l’anonymat.
Si le chiffre d’affaires américain s’est élevé en 2012 à 18 milliards de dollars dans le domaine des hydrocarbures, il n’en demeure pas moins que la protection de leurs intérêts reste une nécessité. Ce qui explique leurs échanges de renseignements en ce qui concerne le volet sécuritaire sur lequel le pays de l’oncle Sam se focalise depuis plus d’une décennie.
Aussi les Américains semblent s’intéresser de près à la stabilité de l’Algérie en général et du Maghreb en particulier, au regard de l’insécurité qui prévaut dans la sous-région du Sahel. Toutefois, nombreux sont les observateurs algériens qui s’intéresseront de près à la conférence de presse que livrera le hôte du pays de l’Emir Abdelkader cet après-midi. Chaque mot, chaque expression et chaque illusion aura son pesant.
La première puissance du monde, il est vrai, ne s’intéresse pas aux élections en Algérie, mais à la stabilité de celle-ci. Raison pour laquelle des consignes auraient été données au département d’Etat de ne pas s’enchevêtrer de la politique interne actuelle de l’Algérie.