La révision de la Constitution qui préoccupe la classe politique algérienne depuis plusieurs mois semble connaître ses premiers contours. Elle aurait lieu dans 2 mois selon l’ex-chef du gouvernement et secrétaire général de l’instance exécutive du parti du front de libération national (FLN), Abdelaziz Belkhadem. Il l’a affirmé, mardi, lors d’une cérémonie organisée par son parti dans une banlieue algéroise.
Notre correspondant en Algérie
C’est devenu une habitude en Algérie : à chaque clan au pouvoir, sa propre constitution. Tous les débats s’orientent vers cette thèse depuis presque deux années. L’amendement de la constitution devrait permettre au président en exercice, Abdelaziz Bouteflika, de pouvoir se porter candidat à sa propre succession. Elle devrait avoir lieu dans deux mois comme l’a laissé entendre, l’ex-chef du gouvernement et secrétaire général de l’instance exécutive du parti du Front de libération national (FLN), Abdelaziz Belkhadem, en marge d’une cérémonie organisée, mardi, à El Harrach, banlieue est d’Alger. Les deux chambres, le Parlement et le Sénat, auront à modifier l’article 74 de la loi fondamentale du pays relatif à la limitation des mandats présidentiels.
Cet article est sur la sellette depuis plusieurs années. Les partis politiques qui gravitent autour du cercle présidentiel, le front de libération national (FLN), le rassemblement nationale démocratique (RND) d’Ahmed Ouyahia et le mouvement de la société pour la paix (MSP) d’Abou Djerra Soltani expriment le vœu d’amender la constitution de l’Algérie qui limite le mandat présidentiel.
L’ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a, lors de cette rencontre de proximité avec les cadres de son parti, réitéré la position de sa formation politique favorable à «l’amendement de la Constitution et la candidature du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à un troisième mandat présidentiel». Il n’est un secret pour personne que le Front de libération national en sera le principal bénéficiaire eu égard au nombre de portefeuilles ministériels qui lui sont accordés et àson rôle dans les choix décisionnels au sein des appareils de l’état.
L’opposition orpheline d’un grand leader
Son rival politique, le Rassemblement national démocratique n’est pas en reste. Il détient lui aussi les clefs du pouvoir, tout comme le Mouvement de la société pour la paix, membre lui aussi de l’alliance présidentielle. Les principaux responsables de ces deux partis, en l’occurrence Ahmed Ouyahia et Abou Djerra Soltani ont affiché ouvertement leur soutien à la candidature de Bouteflika à la magistrature suprême qu’il occuperait pour la troisième fois.
Si la candidature de Bouteflika est imminente dans une conjoncture marquée par le soutien des partis de l’alliance présidentielle, l’opposition reste à la traîne dans le choix d’un homme de carrure connu sur la scène politique. C’est tout à fait le contraire des années 1999 et 2004 lorsque le chef du plus vieux parti d’opposition, le Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, Taleb Ahmed Ibrahimi, Ali Benflis, Abdellah Djaballah et le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, constituaient de sérieux concurrents pour le candidat du consensus. Tout porte à croire donc que Bouteflika prendra en main pour la troisième fois consécutive la destinées de l’Algérie.
Lire aussi: