En Algérie, le clan présidentiel et les opposants se disputent déjà, et bruyamment, le poste de la magistrature suprême.
(De notre correspondant à Alger)
Les quelques instants qui nous séparent de la date fatidique de la Présidentielle algérienne prévue au mois d’avril de l’année prochaine, s’annoncent des plus chauds au regard des enjeux. Au-delà des signes d’alliances sous lesquelles cette joute sera placée, avec le rapprochement de plusieurs pôles politiques qui cherchent à peser sur la balance, on note la présence de nouvelles têtes.
Un Suisse et deux Français d’origine algérienne. Une première en Algérie. Il s’agit d’Ali Benouari, ex-ministre délégué au Budget à l’époque du gouvernement de Sid Ahmed Ghozali , résidant en Suisse , deux Franco-Algériens : Rachid Nekkaz et Kamel Benkoussa. Le président du parti de Jil jadid, Sofiane Djilali, a aussi dvoilé ses ambitions. L’écrivain algérien Yasmina Khadra, de son vrai nom, Mohammed Moulessehoul par ailleurs président du centre culturel algérien (CCA) à Paris est aussi au point de départ. La liste sera certainement longue au regard de l’importance que ce scrutin revêt. Toutefois, la loi électorale exige des candidats indépendants de récolter au moins 75 000 signatures d’électeurs à travers au moins 25 wilayas où 1 500 signatures sont exigées, au minimum, dans chacune des wilayas. Un challenge qui requiert l’étoffe et une capacité à convaincre.
Le parti du front de libération national (FLN) version Amar Saadani est le premier à actionner l’artillerie des grands mots pour déstabiliser ses détracteurs. Il tire à boulets rouges sur l’institution militaire dont il dénonce les pressions sur la société civile. Sa nouvelle position orientée sur la primauté du politique sur le militaire, un principe fondateur de la révolution de novembre, l’amène à s’employer à présenter le chef de l’état en exercice comme auteur des changements positifs et significatifs dans le pays. Le projet de ce dernier ne trouve pas que le chef de file du FLN comme défenseur, mais aussi le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, en charge de sa mise en œuvre. Pour ce faire, il sillonne l’Algérie, histoire de s’assurer du soutien des masses.
Dans l’autre pôle, Ali Benflis semble décidé à bousculer la hiérarchie. Devant une armada de formations politiques qui réaffirment leur soutien au Président Abdelaziz Bouteflika, l’ancien chef du gouvernement et ses souteneurs ne comptent pas jouer les seconds rôles. L’heure est à la recherche de programmes pour convaincre les électeurs qui ne croient plus à la politique politicienne.