Un sit-in du mouvement Barakat a été réprimé par la police, ce mercredi, devant la Fac centrale d’Alger. Trois personnes, dont une femme, blessées.
Pour une ultime fois avant la tenue du scrutin présidentiel, le mouvement Barakat a voulu protester dans la capitale. Le sit-in n’aura toutefois pas fait long feu. La police a déployé mercredi un important dispositif pour disperser les contestataires qui s’étaient rassemblés devant la fac centrale d’Alger. Un membre du mouvement est arrivé sur les lieux, la chemise déchirée, où se trouvaient une vingtaine de journalistes, dont des étrangers, pour annoncer que ses camarades avaient été stoppés par les forces de l’ordre à la sortie du tunnel des Facultés, au niveau de la Place Audin.
D’après El Watan, Mehdi Biskri, Amira Bouraoui, Djaafer Khaloufi et plusieurs autres membres du mouvement ont été violemment bousculés. Un policier en civil a même étranglé avec son bras un manifestant, âgé d’une cinquantaine d’années, selon le journal algérien. Les journalistes qui tentaient de filmer les scènes de violence en auraient également eu pour leur grade.
« Voleurs, corrompus »
Excédée, Amira Bouraoui a crié à l’attention des policiers : « Voleurs, corrompus ! » « Moi je n’ai volé personne », a rétorqué l’un d’entre eux, en tenue de civil. Pendant ce temps, d’autres policiers se seraient jetés sur Mehdi Biskri et Abdelghani Badi, les rouant de coups afin qu’ils quittent les lieux. Les policiers, qui auraient adressé des insultes aux manifestants, auraient été interpellés par un riverain afin que ceux-ci respectent les familles qui habitent le quartier. S’en serait suivi une altercation entre ce riverain et les policiers, poussant un autre habitant du quartier à se mêler de la brouille en signe de soutien à son voisin. Les policiers auraient fini par abandonner pour se concentrer à nouveau sur les manifestants qui, pendant ce temps, auraient regagné la Place Audin en remontant la rue Richelieu.
Au total, trois manifestants auraient été blessés, dont une femme qui aurait été poussée du haut d’un escalier par des policiers. Détenue dans un immeuble de la rue Didouche, Amira Bouraoui sera finalement libérée à la fin de la manifestation.