Les jeunes chômeurs du sud algérien ne décolèrent pas. Leur mouvement de protestation an gagné la ville de Tamanrasset où des actions pour se faire entendre sont au programme.
(De notre envoyé spécial à Alger)
La colère des chômeurs gagnent en ampleur dans les différentes régions d’Algérie et tout particulièrement dans le sud algérien. Elle a atteint la ville de Tamanrasset, à 2 000 kilomètres au sud d’Alger, où les jeunes chômeurs s’apprêtent à organiser des actions de protestations pour se faire entendre. Les mesures d’apaisement mises en place par le gouvernement pour calmer le jeu, ne semblent pas être efficaces. Les contestataires qui réitèrent leur attachement indéfectible à l’unité nationale ne semblent toutefois pas prêts à céder d’un iota de leur revendications ayant pour fondement l’emploi.
Dans cette logique, le comité local des droits de chômeurs (Cnddc), œuvre pour éviter d’éventuelles manipulations. Si les préoccupations essentielles des chômeurs de cette région reculée du pays sont liées majoritairement à l’emploi, il n’en demeure pas moins que l’accès au logement est également source de conflit. « L’injustice et la marginalisation » contre lesquelles ils ne cessent de lutter seront défendues le 20 avril prochain lors d’une action de protestation. À Ouargla, principal hub de la protestation, l’affichage « controversée » d’une liste de bénéficiaires de logements sociaux a failli tourner au vinaigre. Des échauffourées ont éclaté alors que les protestataires menacent de renouer avec ce mode d’action si justice n’est pas faite.
La rue pour s’exprimer
Une action est prévue durant la journée du 13 avril prochain dans la wilaya de Ghardaïa et une autre, le 20 avril, à Djelfa. Tahar Belabès, coordinateur du Cnddc compte sur la participation massive des citoyens à ces actions de protestation. L’administration ne respecte pas les mesures prises par le Premier ministre pour répondre aux revendications des chômeurs. Cette administration, gangrenée par la corruption, continue ainsi d’échouer dans sa mission de service au citoyen. Le contraire est perceptible à travers toutes les régions d’Algérie où le clientélisme et le passe-droit sont devenus les modes de fonctionnement et de gestion des affaires de la cité.
La rue est devenue la seule tribune d’expression des milliers de jeunes, forcés au « désœuvrement ». Les représentants des chômeurs ne sont pas entendues par les autorités. Elles n’ont toujours pas daigné les associer au dialogue ce qui complique la situation et encourage les protestations. Les chômeurs et leurs représentants continuent toutefois d’y croire et espèrent que les pouvoirs publics réagiront positivement à leur demande qu’ils considèrent comme « légitimes ».
La ville de Tamanrasset est aujourd’hui sous les feux de projecteurs. Mais les autres régions du pays ne sont pas à l’abri d’éventuelles contestations.