Le Parlement algérien réuni en congrès à Alger a adopté, mercredi, par 500 voix pour, 21 voix contre et 8 abstentions, un projet de loi portant amendements de la Constitution. Abdelaziz Bouteflika. pourra donc se représenter à un troisième mandat présidentiel en avril prochain
Les trois partis de l’alliance présidentielle -le Rassemblement national démocratique, le Front de libération nationale et le Mouvement de la société pour la paix- ont voté en faveur de ces amendement, qui a également été soutenu par le Parti des Travailleurs et le Front national algérien ainsi que le groupe des indépendants.
Les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie ont voté contre le texte et quitté la salle juste après, en signe de protestation. Les 8 abstentions ont été enregistrés au niveau des parlementaires d’Ennahda et l’El-Islah. Deux parlementaires n’ont pas pris part au vote.
Selon la loi, 399 voix étaient suffisantes pour adopter ces amendements proposés par le président Abdelaziz Bouteflika. L’un des amendements ouvre la voie à ce dernier pour se représenter à un troisième mandat présidentiel en avril prochain, alors que la Constitution limitait jusqu’ici le nombre de mandats à deux seulement.
Dans un message lu par M. Abdelkader Bensalah, le président du¨Parlement, le chef de l’Etat algérien a justifié ces amendements par « la nécessité de lui accorder les outils nécessaires à la poursuite de l’application de sa stratégie de développement », ajoutant que ces changements « sont susceptibles de renforcer les institutions nationales ».
L’autre conséquence des amendements apportés à la Constitution algérienne est relative à la suppression du poste de chef de gouvernement pour le remplacer par celui de Premier ministre. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a annoncé, lors d’une conférence de presse, qu’il remettra sa démission au président Bouteflika dès la publication du texte de la Constitution amendée, ajoutant ignorer s’il va être nommé au nouveau poste.
Les autres amendements de la Constitution portent sur la nécessité, pour l’Etat, d’adopter une politique volontariste afin d’augmenter le nombre de femmes dans les institutions élues et la protection des symboles de l’Etat comme l’hymne national et le drapeau.
Le chef du gouvernement et le président du Parlement ont été unanimes à souligner que les amendements adoptés renforcent le régime présidentiel en Algérie, en redonnant au président plus de pouvoir, notamment celui de nommer le Premier ministre et ses deux vices- Premiers ministres.
Dans ce pays, a-t-il dit, personne ne trouve à redire sur le fait que le Premier ministre soit un simple exécutant du programme du chef de l’Etat, élu au suffrage universel. Ce sera désormais le cas en Algérie.