L’attaque perpétrée contre le siège du journal hebdomadaire satirique français « Charlie Hebdo » a suscité un sentiment d’indignation en Algérie.
A Alger,
L’attaque terroriste qui a pris pour cible, mercredi, le siège du journal hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et dont la rédaction a été complètement décimée a suscité colère et indignation en Algérie. La classe politique a réagi pour en dénoncer les auteurs et les motivations. Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a aussi exprimé son indignation. Il a immédiatement envoyé un message de condoléances à son homologue français, François Hollande. « J’ai appris avec consternation l’attaque terroriste perpétrée contre le siège du journal Charlie Hebdo, et qui a provoqué la perte de nombreuses vies humaines ». « Le peuple algérien, qui a souffert pendant de longues années des affres du terrorisme, mesure l’émotion du peuple français ami et lui exprime, à travers vous, sa solidarité et sa sympathie ».
Un message qui en dit long sur le ressentiment du chef d’Etat qui avait à gérer, par le passé, le terrorisme qui a ensanglanté l’Algérie. Selon l’Etat algérien, « l’acte terroriste perpétré contre le siège parisien d’un organe de la presse écrite française est condamnable, quelles que soient les motivations de ses auteurs ».
« J’espère que les assassins ne sont pas originaires d’Algérie »
Même son de cloche au département des Affaires étrangères qui renouvelle sa sympathie aux familles des victimes comme au peuple français. Des citoyens lambda n’en décolèrent pas également. « Je condamne énergiquement cet acte terroriste qui est de nature à salir l’image des musulmans en général et de l’islam en particulier. Il ne faut surtout pas faire de l’amalgame entre Islam et terrorisme. Les 200 000 Algériens tués durant les années 90 sont aussi des musulmans, c’est pour dire que le terrorisme n’a pas et ne fait pas de faveur », se lamente Farid, commerçant. Un avis partagé par cet étudiant de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou : « Que les Français sachent que les terroristes peuvent s’attaquer à tout le monde sans distinction de race, de sexe ou de religion. C’est un danger commun contre lequel la communauté internationale doit se mobiliser ».
En Algérie, la population suit de très près et avec une attention particulière le développement de la situation en France où une traque continue contre les suspects. « J’espère que les auteurs de cette tuerie ne sont pas des Algériens, de peur de ruiner notre image dans le monde », s’exclame un autre commerçant dans la région d’Alger.