Algérie : la campagne électorale touche à sa fin


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La campagne électorale prend fin aujourd’hui, à minuit. Pendant dix-sept jours, les candidats ont tenté de convaincre la population d’aller massivement aux urnes. Mais la masse des Algériens se désintéresse du scrutin, tant la réélection du président en place, Abdelaziz Bouteflika, semble acquise. Les électeurs sont appelés à voter jeudi.

Notre correspondant en Algérie

Dix sept jours. C’est la durée de la campagne électorale en Algérie, qui a vu les candidats à la magistrature suprême se déplacer à travers les différentes régions du pays. En cette ultime journée, Abdelaziz Bouteflika, dont personne ne doute de la victoire, tiendra un meeting populaire à la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf, dans la capitale, Alger. Les autres candidats ne rateront pas non plus ce dernier rendez-vous au cours duquel ils essayeront, tant bien que mal, de faire adhérer à leurs thèses les électeurs. Le montant de l’argent dépensé, pour ne pas dire dilapidé durant cette campagne qui aura pour seul vainqueur Bouteflika, n’est pas encore connu. Mais il est connu que nombre d’industriels ont beaucoup investi afin de s’ouvrir de juteux marchés.

Ce qui est à retenir de ce long marathon électoral est que les candidats promettent monts et merveilles à la population qui peine à relever la tête face à la cherté de la vie qui l’accable.
Le resserrement de l’étau socioéconomique sur les Algériens n’est pourtant pas au cœur des soucis. « Ce qui semble intéresser les dirigeants, c’est la pérennisation au pouvoir et sans plus » entend-t-on à chaque fois lorsqu’on questionne l’homme de la rue.

Entre appels au vote et campagnes de boycott

Le discours de Bouteflika s’articule beaucoup autour de la continuité de son programme de développement des réformes initiées, un programme auquel les Algériens sont invités à adhérer. Il a aussi dans sa ligne de mire la consolidation du projet de réconciliation nationale, tout comme la création de l’emploi, la construction de 1,5 millions de logements et l’interconnexion des différentes régions du pays afin de rapprocher les citoyens les uns des autres. Ses concurrents insistent sur la démocratisation du système de gouvernance gangrené par la corruption et quantité d’autres maux. Au cours de cette journée de lundi les candidats emploieront leurs dernières forces à convaincre leurs électeurs, avant de prendre du repos en attendant le jour « j »fixé à jeudi.

Quant aux partis opposés à la tenue des élections présidentielles, ils continuent de se mobiliser pour dénoncer un scrutin qu’ils qualifient de mascarade tant la victoire d’Abdelaziz Bouteflika semble acquise. Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Saïd Sadi, a tenté d’organiser une marche de protestation avec ses partisans, samedi, à El-Biar. Il est revenu à la charge hier, en essayant de manifester dans le centre-ville d’Alger. Mais les forces de l’ordre ont mis un holà à ses initiatives. Jeudi dernier, des milliers de militants et sympathisants du FFS (Front des forces socialistes) de Hocine Aït Ahmed, conduits par le premier secrétaire du parti Karim Tabbou, ont marché, dans les rues de Béjaïa, en Kabylie, en brandissant des cartons rouges symbolisant le rejet de l’élection présidentielle.

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