En cherchant à défendre un projet de loi criminalisant l’usage du français dans les institutions et sur les documents officiels, en Algérie, le chef de file du Mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri, a fini de déclencher la polémique.
En Algérie, le chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, est résolument décidé à combattre l’usage de la langue française dans les institutions et sur les documents officiels. Saisissant l’opportunité de la tenue du bureau politique du MSP, le 19 mai 2020, il a effectué une sortie qui a déclenché une vive polémique sur les réseaux sociaux, avec des réactions virulentes, aussi bien en Algérie qu’en France.
Cette proposition d’Abderrazzak Makri, qui se réclame d’islamiste modéré, a en effet créé le tollé. Pour autant, il s’est défendu en taxant ses pourfendeurs « d’enfants de la France (…), supports du colonialisme ». Mieux, il les a qualifiés de « serviteurs de bas étage du colonialisme », et s’étonne de « comment ils ont perdu l’équilibre en défendant leur maître ».
Pour lui, « le vrai mal qui ronge la langue arabe est celle française (…). Ils utilisent nos différends pour favoriser la langue et la culture françaises ainsi que les intérêts français. Ce ne sont rien d’autre que des lobbys qui travaillent au profit d’un pays étranger ».
Attaqué par des internautes qui parlent d’une fille et d’un garçon du politicien suivant leur scolarité en Occident, notamment dans une université canadienne qui enseigne en français, l’homme politique s’explique : « J’ai deux filles, l’une est médecin de la Faculté d’Alger, l’autre est enseignante de langue Arabe diplômée de la Faculté de littérature arabe de Bouzareah. Toutes les deux n’ont jamais mis les pieds ni en France ni au Canada ».
Cette sortie, en réponse à un internaute qui ironise que en ces termes : « Faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais », ne suffira pas pour éteindre la vive polémique déclenchée par Abderrazzak Makri. Surtout que, en plus d’avoir fait une proposition de supprimer la langue française dans le cadre de la nouvelle Constitution, le MSP propose à ce que la Charia islamique soit un fondement de la législation en Algérie. La formation politique a par ailleurs appelé à la généralisation de la langue arabe sans un mot au Tamazight.