Alors que des milliers d’Algériens sont descendus dans les rues pour protester contre l’exploitation du gaz de schiste, le Président Bouteflika a déclaré que l’exploitation de cette matière première va se poursuivre.
La réponse se faisait attendre à la demande de moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste déposée jeudi dernier, à l’instigation de plusieurs personnalités nationales et experts algériens. Le Président Bouteflika leur a répondu, ce mardi 24 février 2015, dans une lettre lue à Arzew par son conseiller Mohamed Ali Boughazi.
« Toutes les énergies, qu’elles soient conventionnelles ou pas, sont un don de Dieu et qu’il nous appartient d’exploiter pour le développement du pays, et ce, dans le strict respect de l’environnement et de toutes les précautions sanitaires », rapporte El Watan.
« Phase d’expérimentation »
Les milliers d’Algériens qui ont manifesté, ce mardi, à Alger et dans plusieurs villes de l’ouest et du sud du pays, les rassemblements qui se succèdent depuis des mois, notamment à In Salah dans le centre du Sahara algérien, n’auront pas fait plier le pouvoir.
« Nous sommes dans une phase d’expérimentation pour évaluer le potentiel énergétique du pays et il appartiendra aux générations futures de décider sur cette question de l’exploitation ou non du gaz de schiste », a ajouté le Président algérien.
Une rentabilité en question
Certains experts doutent de la rentabilité de cette exploitation à court terme, notamment l’ancien PDG de la compagnie Sonatrach, par ailleurs expert en énergie, Nazim Zouiouèche, qui avait déclaré que la production de ce gaz « ne sera pas rentable avant quinze ans ».
Tentant de rassurer les manifestants, le Premier ministre Sellal a indiqué que les forages expérimentaux « ne présentent aucun danger pour la santé ». La population du sud du pays s’inquiète des techniques d’extraction par fracturation hydraulique jugées par certains très polluantes.