En Algérie, la répression des manifestants hostiles au système piloté par le général Ahmed Gaïd Salah laisse croire que l’actuel régime est pire que celui jadis incarné par l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika. Explications.
Il s’est quand-même entêté et a voulu, coûte que coûte, briguer un cinquième mandat. Mais lorsque le peuple a multiplié ses descentes dans la rue pour contester cette décision de rester au pouvoir et de prolonger son mandat, il a compris le message et a jeté l’éponge, quittant ainsi son fauteuil présidentiel. Lui, c’est l’ancien chef de l’Etat d’Algérie, Abdelaziz Bouteflika.
Même s’il aura passé 20 ans à la tête de ce pays d’Afrique du Nord, l’ex-chef de l’Etat sera resté au pouvoir avec l’approbation de son peuple, qui jusque-là, n’avait jamais manifesté son désir de voir leur dirigeant quitter la présidence de la République. D’élection en élection, Abdelaziz Bouteflika rempilait. Trucage des résultats ou pas, les Algériens validaient sa magistrature, puisqu’ils ne descendaient pas dans les rues, comme ils l’ont fait ces derniers temps, pour dire leur désapprobation.
Et lorsque las de ce Président qui aura passé vingt longues années à la tête du pays, ils ont décidé de son départ, les Algériens ont obtenu gain de cause, sans être bousculés, encore moins réprimés, comme c’est le cas aujourd’hui, lorsque ce même peuple algérien, demande, solennellement, au général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, ancien Vice-ministre de la Défense nationale sous Bouteflika, de quitter la direction du pays. En effet, la contestation ne faiblit toujours pas, après que ce même Gaïd Salah ait, sous la couverture du peuple, contraint Abdelaziz Bouteflika à la démission.
Contre toute attente, en lieu et place de répondre aux aspirations de son peuple qui ne veut plus de lui comme pilote de cette Algérie qui aspire à un renouveau, le système désormais incarné par Ahmed Gaïd Salah n’a pas trouvé mieux que d’enclencher la machine de la répression, multipliant les arrestations. Comme ce fut le cas, ce vendredi 24 mai 2019, lors de manifestations contre le système. Manifestation pour le départ de Gaïd Salah.
Là où Abdelaziz Bouteflika a écouté son peuple et accédé à sa requête en démissionnant, Ahmed Gaïd Salah lui, ferme les yeux, et force le passage que lui barrent les Algériens. Reste à savoir jusqu’où est-ce qu’il est prêt à aller. Lui, Ahmed Gaïd Salah, qui a soutenu ne pas être intéressé par le pouvoir. En tous les cas, il lui est prêté des intentions similaires à celles d’Abdel Fattah al-Sissi, actuel Président d’Egypte, qui, ancien patron de l’armée, s’est confortablement installé sur le fauteuil présidentiel, après avoir destitué Mohamed Morsi, seul Président démocratiquement élu de ce pays d’Afrique du Nord. Reste à savoir si ce qui est valable en Egypte l’est en Algérie. Wait and see.
A lire : Algérie : la note… salah des Algériens au général Gaïd