La rentrée scolaire hante déjà les esprits. Chez les travailleurs du secteur éducatif comme chez les parents d’élèves, la peur de voir une année scolaire perturbée est présente dans les esprits algériens.
(De notre correspondant)
Les prix des cartables, des cahiers et des livres ont connu cette année une hausse vertigineuse, une forte augmentation qui complique la tache des parents d’élèves qui se demandent comment financer ces dépenses. « J’ai quatre enfants qui regagnent dans les prochains jours les bancs de l’école et l’inquiétude est à son comble. Non seulement l’achat des affaires scolaires éroderont mon budget, il y a aussi le mécontentement des syndicalistes du secteur de l’éducation qui laisse déjà planer le doute quant à une année scolaire calme et sans problèmes », nous fait remarquer, d’un air déçu, un parent d’élève dans la région de la Kabylie.
Les visages grincheux des parents qui se bousculent aux portillons des boutiques assurant la vente des fournitures scolaires indiquent bien l’état d’esprit des chefs de familles qui verront leurs économies partir en fumée pour financer la rentrée de leurs bambins.
Des syndicats d’enseignants mécontents
Les syndicats profitent également de cette rentrée pour remettre plusieurs problèmes jusque là non résolus sur la table. La non-prise en charge effective de ces doléances risquerait d’entrainer une perturbation sans précédent de la scolarité de milliers d’élèves. Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), Abdelkrim Boudjenah rappelle que les revendications des travailleurs de l’éducation, dont le nouveau statut particulier, sont loin d’être satisfaites. Selon lui, si la situation devait perdurer, les adjoints de l’éducation prévoiraient alors d’observer une grève nationale et des sit-in au niveau des directions de l’éducation dès le 9 septembre pour dénoncer le laisser-aller et la fuite en avant du ministère de tutelle. « Il est inadmissible qu’un adjoint qui jouit de plus de 15 ans d’expérience dans le domaine, qui est actuellement classé à la 8, ne soit pas promu à la catégorie 10 ! », note-t-on.
Une rencontre qui regroupe aujourd’hui, jeudi, les membres du département de Benbouzid et les représentants des différentes entités syndicales doit trouver une solution à cette situation. Les œuvres sociales, la surcharge des classes et le régime indemnitaire seront également au menu de cette rencontre qui déterminera le cours des événements à venir dans un secteur qui n’a laissé que des mécontents.
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